Kinshasa, 17 juillet 2024 (ACP).- Le Congrès international sur « la médiation des conflits, la construction de paix et le renforcement du rôle des femmes » a été lancé mardi à Kinshasa en République démocratique du Congo, lors d’une cérémonie. « C’est avec un réel plaisir que j’accueille à Kinshasa, ce Congrès international sur la médiation des conflits et construction de la paix ainsi que le renforcement du rôle des femme», a déclaré Léonie Kandolo, ministre du Genre, famille et enfant. « Au cours de ce congrès, nous explorerons les meilleures pratiques, les succès et les défis rencontrés par les femmes dans ce domaine.
Ensemble, nous chercherons les moyens de renforcer leur rôle et de bâtir un avenir pacifique et meilleur pour tous », a-t-elle précisé. Et d’ajouter : « le congrès vise également à rendre visible, tant au niveau international qu’infrarégional, le rôle des femmes médiatrices en tant qu’acteurs de premier plan dans les stratégies de lutte contre la violence et de promotion de la paix dans plusieurs pays africains, dont le Mali, la République Centrafricaine (RCA) et la République Démocratique du Congo (RDC). Il cherche à sensibiliser, éduquer et promouvoir des solutions concrètes pour éliminer les violences faites aux femmes en situation de conflit armé ».
La patronne du genre a fait savoir que la nomination de son excellence Judith Suminwa Tuluka, première femme en qualité de Premier ministre, chef du gouvernement, après 64 ans de l’accession à l’indépendance de notre pays, est une preuve de la vision d’une nation égalitaire, sans violence ni discrimination. La mise en place du gouvernement composé de 31% de femmes, témoigne la concrétisation de la vision du Chef de l’État, a-t-elle dit, avant de rappeler que ce congrès va mettre en lumière une question cruciale, celle de prendre connaissance de la manière dont la femme peut contribuer de façon significative à la résolution des conflits et à la promotion d’une paix durable. « Cette thématique est d’autant plus importante et criante car, depuis près de 30 ans, la RDC, mon pays, subit une agression injuste, conduite par le Rwanda, qui a fait plusieurs millions de morts et de déplacés. Cette agression est basée essentiellement sur nos ressources naturelles, mais nous savons tous que ce sont les femmes et les enfants qui subissent les plus grandes conséquences. Vous n’avez qu’à aller dans les camps qui se trouvent au nord Kivu, au sud Kivu et en Ituri, pour voir la misère qui s’y trouve, la détresse des femmes qui, en plus d’être déplacées, sont victimes d’énormes violences », a expliqué Mme Kandolo.
L’agenda des Nation Unies « femmes, paix et sécurité » en RDC salué
Par ailleurs, Mme Kandolo a salué le travail fait par les Nations Unies pour la mise en place de l’agenda « Femmes, Paix et Sécurité » pour promouvoir la participation des femmes dans le processus de paix. « Malheureusement, la proportion des femmes médiatrices reste très faible, malgré un nombre croissant de conflits à travers le monde. Et pourtant, les femmes ont souvent été très actives dans les moments de crise et de transition. Leurs perspectives uniques, leur résilience et leur engagement font d’elles des agents essentiels de changement, les impliquant activement dans les processus de médiation », a-t-elle indiqué. Et d’ajouter : « nous pouvons trouver des solutions plus inclusives et durables, car, très souvent, même exclues des tables de négociation, les femmes s’engagent dans les communautés et localement pour mettre fin aux hostilités et promouvoir la paix »
Aperçu de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU
Selon cette résolution, en République démocratique du Congo, l’analyse des politiques et des stratégies adoptées par le gouvernement stimule la participation significative des femmes, plus particulièrement dans le processus de médiation pour la paix. Dans cette perspective, le plan d’action nationale de la Résolution 1325 permet de voir dans quelle mesure les actions se traduisent par une implication plus spécifique de la femme dans les négociations de la paix. A ce sujet : « nos expertes et nos experts viennent de terminer un atelier portant la révision et la mise en œuvre de notre plan d’action deuxième génération. Cependant, la paix est plus juste, plus inclusive et plus durable lorsque les femmes participent au processus de paix. La sécurité de toutes et de tous est accrue lorsque les femmes sont impliquées », a souligné la ministre. Pour sa part, la Fondation Pélagie Muhigirwa, reconnue pour son engagement à sensibiliser les communautés et les acteurs gouvernementaux tout en documentant les expériences, a réuni des experts et des militantes pour discuter du rôle crucial des femmes médiatrices dans la résolution des conflits, la lutte contre les violences, le désarmement, les injustices et la construction de la paix. Cet événement de deux jours, soit du mardi 16 au mercredi 17 juillet, a été inauguré par la ministre du Genre, Famille, et Enfant. Soutenu par la Fondation Mujeres po Africa Bassée en Espagne et en partenariat avec la fondation Pélagie Muhigirwa (FPM) de la RDC, ce congrès rassemble près de 80 femmes, notamment les membres du gouvernement congolais, les représentants des missions diplomatiques, la représentation de l’ambassade d’Espagne et des expertes en médiation et en lutte contre les violences faites aux femmes.ACP/