Lancement du processus d’élaboration de la stratégie de prévention contre les abus sexuels

Kinshasa, 28 mars 2025, (ACP).- Le processus d’élaboration de la stratégie nationale de prévention et de réponse contre les cas d’exploitation, d’abus et d’harcèlement sexuels (EAS/HS), dans l’administration publique de la République démocratique du Congo (RDC), a été lancé mardi à Kinshasa, lors d’un atelier. « En lançant ce processus d’élaboration de la stratégie nationale de prévention et de réponse contre les cas d’exploitation, d’abus et d’harcelement sexuels, ensemble, bâtissons une administration publique qui reflète les valeurs d’équité et de respect des droits humains. Ensemble, faisons de l’administration un modèle d’éthique, de performance et de justice sociale au service de notre peuple », a déclaré Jean-Pierre Lihau Ebua, vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique, de la modernisation de l’administration et de l’innovation du service public. « Cette stratégie vise à répondre à la nécessité d’instaurer un environnement professionnel sûr et respectueux, à l’abri de toute forme d’abus de pouvoir à caractère sexuel, tant pour les agents publics que pour les usagers des services de l’État », a-t-il ajouté. Selon le ministre de la Fonction publique, cette stratégie, première du genre dans le secteur public congolais, propose des mesures concrètes pour, notamment prévenir les risques d’exploitation, d’abus et de harcèlement sexuels dans le cadre professionnel, protéger les victimes, en particulier les personnes en situation de vulnérabilité ainsi que sensibiliser et former l’ensemble des agents publics sur les comportements attendus et   les principes de tolérance zéro. Il a, en outre, rendu hommage au champion africain de la masculinité positive, le Président Félix Antoine Tshisekedi, qui depuis son arrivée au pouvoir, milite pour la promotion de la femme dans tous les secteurs.  De son côté, Mady Biaye, représentant résident du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) en RDC a, au nom de toutes les agences onusiennes et partenaires, fait savoir que ces présentes assises organisées au cours du mois de la femme, s’inscrivent dans le cadre de l’appui du système des Nations unies aux efforts du gouvernement pour doter la RDC d’une administration forte et efficace où les hommes et les femmes bénéficient de mêmes chances et opportunités. « Les violences basées sur le genre englobent les actes qui provoquent un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, ainsi que la contrainte et d’autres formes de privation de liberté, que ce soit dans la sphère publique ou en privé », a-t-il indiqué. M. Mady Biaye a exprimé l’engagement des partenaires à travers le réseau inter-agences de prévention et de protection contre l’exploitation et les abus sexuels, à accompagner le ministère de la Fonction publique dans ce processus qui lui permettra de doter l’administration publique d’une stratégie efficace, adaptée au contexte du pays et également en conformité avec les normes et standards internationaux.

Des solutions en matière de signalement des abus sexuels

Pour sa part, Héritier Kiaka, responsable du portail de la Fonction publique, a présenté les solutions innovantes en matière de signalement de cas d’harcèlement ou abus sexuels. « J’encourage les agents et cadres de l’administration publique à utiliser la rubrique + dénonciation + pour signaler toute situation de violence, de discrimination ou d’injustice. C’est un outil puissant pour garantir un environnement de travail respectueux et équitable », a-t-il précisé. « Un espace professionnel sûr et équitable est possible. Osons dénoncer pour avancer, car chaque signalement contribue à l’amélioration de l’administration. Brisons le silence, agissons pour le changement », a renchéri M. Kiaka le responsable du portail de la Fonction publique a souligné que les violences sexistes et sexuelles incluent le harcèlement moral et sexuel, les agressions verbales, physiques ou psychologiques ainsi que toute forme de pression ou chantage, tandis que la discrimination concerne le refus d’embauche ou de promotion en raison du sexe, les inégalités salariales injustifiées ainsi que l’exclusion ou le dénigrement des femmes dans l’environnement du travail.

Présentation de la vision de la stratégie de promotion du genre

De son côté, Therèse Bafalangala, secrétaire générale chargée des actifs, a présenté la vision de la stratégie de promotion du genre et de l’égalité des chances au sein de l’administration publique. « La vision de la stratégie de promotion du genre et de l’égalité des chances au sein de la l’administration publique est de faire de cette dernière un espace sans discrimination où les hommes et les femmes auront les mêmes chances de participer au développement du pays et de jouir de leurs avantages à l’horizon 2028 », a-t-elle déclaré.  « Les objectifs de cette stratégie sont d’instaurer un environnement institutionnel socio-culturel, juridique et économique favorable à la promotion du genre et de l’égalité des chances, de renforcer l’employabilité des personnes vivant avec handicap au sein de l’administration et enfin de protéger contre les cas d’exploitation, abus et harcèlement sexuels au sein de l’administration publique congolaise », a-t-elle ajouté. Le lancement du processus d’élaboration de la stratégie nationale s’inscrit dans le cadre du projet « Prévention de l’exploitation, des abus et du harcèlement sexuel dans le secteur de la santé », financé par la Banque mondiale à travers I’UG-PDSS, et bénéficie de l’appui technique des agences du système des Nations unies.  Le document fait partie de la vision du vice-Premier ministre Lihau, celle de promouvoir une administration publique inclusive et équitable, où les compétences priment sur les stéréotypes et où chaque agent, homme ou femme, peut contribuer pleinement au développement du pays dans un climat de respect et de dignité. ACP/ 

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