Kinshasa, 15 avril 2025 (ACP).- Le manque de respect envers la gent féminine dans les transports en commun ou dans les arrêts de bus, à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), a été déploré par des femmes mardi au cours d’un entretien.
« Le transport en commun à Kinshasa reste un terrain de lutte pour les femmes qui, au-delà des questions de confort, sont souvent confrontées à des violences physiques et verbales, notamment des injures et des propos sexistes », a déclaré Monica Kimbasa, une jeune Kinoise.
Selon elle, la réalité dans les transports en commun ou dans les arrêts de bus, est que les femmes sont souvent coincées et bousculées par des hommes, pour se trouver une place à bord d’un bus. Et c’est souvent dans les arrêts de bus et dans les transports en commun que les droits des femmes sont bafoués.
Françoise Kirongozi, une femme commerçante a, de son côté, souligné que ce manque de respect envers les femmes constituent un grand handicap pour les femmes commerçantes et les maraîchères dans la chaine d’approvisionnement des marchandises.
« Ma plus grande difficulté, c’est quand je pars faire l’approvisionnement pour mon petit commerce (…). Avec le poids de la marchandise pour accéder à ces bus, il y a des bousculades, surtout de la part des hommes», a-t-elle expliqué. Alida Yankole, étudiante à l’Université de Kinshasa (Unikin), a, pour sa part, choisi une alternative pour éviter les désagréments quotidiennement liés au déplacement. « Moi, tellement je connais les réalités désagréables auxquelles les femmes font face dans les transports en commun à Kinshasa, je préfère commander mon taxi ou prendre un transport privé où je serai seule pour éviter le manque de respect », a-t-elle fait confié.
La mauvaise manière de parler des receveurs envers les femmes relevée
Par ailleurs, Esther Franka, femme commerçante au grand marché (Zando), a relevé la mauvaise manière de parler des receveurs envers les femmes. «Ce qui me dérange dans les transports en commun, c’est la mauvaise manière de parler des receveurs envers les femmes. Ils sont impolis et ne montrent pas respectueux à notre égard », a-t-elle souligné. Cependant, elle a indiqué que cette question de respect ou de manque de respect, mais également les attitudes des conducteurs et receveurs de taxis-bus à l’égard des femmes sont récurrents dans la capitale congolaise. « La réalité est que de nombreuses femmes se sentent souvent ignorées et maltraitées dans les transports en commun. C’est aussi un lieu où de nombreuses femmes subissent des violences physiques et verbales », a-t-elle laissé attendre. Mme Franka a, à cette occasion, appelé les autorités gouvernementales à réfléchir à ces problèmes et à sensibiliser à la nécessité d’offrir à chaque femme un accès égal, sécurisé et respectueux aux transports en commun. Le transport en commun à Kinshasa est un véritable casse-tête pour la population, particulièrement pour les femmes et les personnes vivant avec handicap. Les femmes sont parfois bousculées sur les arrêts de bus, obligées de parcourir de longues distances pour enfin se trouver un moyen de transport, soit pour se rendre au lieu de service, soit encore regagner leurs domiciles. ACP/