Kinshasa, 21 avril 2023 (ACP).- L’égalité des sexes et l’autonomie corporelle sont considérées comme une meilleure solution dans la gestion du changement démographique et la construction des sociétés résilientes en RDC, renseigne un rapport du Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) parvenu vendredi à l’ACP.
«Dans les pays vieillissants à faible taux de fécondité, où la productivité de la main-d’œuvre pose problème, la parité hommes-femmes au sein de la population active est considérée comme le moyen le plus efficace d’améliorer la productivité et la croissance des revenus », a déclaré la directrice exécutive de l’UNFPA, Natalia Kanem.
A ce sujet, elle a fait savoir que dans les pays à forte fécondité, l’autonomisation par l’éducation et la planification familiale est connue pour produire d’énormes dividendes sous la forme de croissance économique et de développement du capital humain. Raison pour laquelle, l’Agence appelait à « des efforts accrus pour réaliser l’autonomie corporelle» et soutenir la santé et les droits sexuels et reproductifs pour tous. Ces droits, a souligné la directrice exécutive de l’UNFPA, «devraient être le point de départ de toutes les conversations sur la population».
Pour l’adoption des politiques centrées sur l’égalité des genres et les droits
Par ailleurs, l’UNFPA a recommandé aux gouvernements d’adopter des politiques centrées sur l’égalité des genres et les droits, notamment des programmes de congé parental, des crédits d’impôt pour les personnes ayant des enfants, des mesures favorisant l’égalité des genres sur le lieu de travail, ainsi que l’accès universel à la santé et aux droits en matière de sexualité et de procréation.
Cette approche, qui a déjà fait ses preuves, engendrera des retombées économiques positives et permettra de bâtir des sociétés résilientes, capables de prospérer indépendamment des tendances démographiques.
Environ 24% des femmes et jeunes filles sont incapables de refuser un rapport sexuel
Exposant les faits du rapport sur la population mondiale 2023, Mme Kanem a rapporté que les principales statistiques démontrent clairement le manque d’autonomie dont souffrent des millions des femmes dans le monde. Environ 24% des femmes et des jeunes filles sont incapables de refuser un rapport sexuel, tandis que 11% d’entre elles ne sont pas en mesure de prendre des décisions en matière de contraception.
« Une enquête menée dans huit pays indique que les personnes ayant été exposées à des contenus médiatiques ou à des conversations au sujet de la population mondiale étaient plus susceptibles de la trouver trop nombreuse », a-t-elle révélé.
Selon l’UNFPA, les données démographiques brossent un tableau plus nuancé. Les deux tiers de la population vivent aujourd’hui dans des «contextes de faible fécondité », tandis que huit pays seulement représenteront la moitié de la croissance démographique prévue d’ici à 2050.
Trop souvent, a ajouté la directrice exécutive, les objectifs reproductifs des individus sont contrariés par des grossesses non planifiées, le manque d’accès à la contraception ou à des soins obstétriques de qualité, l’infertilité et l’instabilité économique.
En outre, blâmer les taux de fécondité pour le changement climatique ne permettra absolument pas de responsabiliser les plus grands émetteurs de carbone. Sur 8 milliards d’individus, environ 5,5 milliards gagnent moins de 10 dollars par jour, une somme insuffisante pour contribuer de manière significative aux émissions de carbone. ACP/ Kayu