Kinshasa, 30 juin 2021 (ACP).- L’experte en leadership féminin, Laeticia Bangu Bangu, a appelé mardi les femmes à déconstruire le mythe de la discrimination du genre pour être de bons leaders, au cours d’un débat radiophonique organisé par l’Association congolaise des femmes de la presse écrite (ACOFEPE), dans la commune de la Gombe sous le thème : « Leadership féminin en RDC, 44 ans après : ce qui a changé, ce qui reste à changer (état des lieux , résistances et perspectives d’avenir )», avec l’appui technique d’Internews.
Le but de cette activité était celui d’évaluer l’évolution de la femme congolaise, ses avancées significatives après l’institution de la journée du 8 mars par l’ONU. Intervenant sous-thème « Le leadership féminin dans le secteur universitaire » Mme Bangu Bangu, également enseignante à l’IFASIC, a expliqué un leader comme étant un chef d’équipe ou un meneur de fil.
Le leadership, a-t-elle dit, est la capacité d’un individu à conduire les autres dans le but d’atteindre un objectif et le leadership féminin comme un atout majeur pour le développement durable, un mouvement qui consiste à pérenniser les actions féminines.
Elle a fait un état de lieu du système éducatif congolais, en démontrant l’évolution de celui-ci à travers les différentes périodes, rappelant qu’avant l’époque coloniale, l’enseignement se dispensait sous les arbres par manque d’infrastructures adéquates et que la place de la femme était réservée à la cuisine.
A cette époque, l’homme blanc a donné la charge aux missionnaires pour la formation de son homologue noir, et la mise en place des foyers sociaux pour sa partenaire où cette dernière apprenait notamment la coupe et couture, la gastronomie et le tricotage.
C’est pendant la période postcoloniale, vers la fin des années 60 que l’on assiste à l’émancipation, à la participation de la femme à l’instruction menant vers la génération égalité, a-t-elle souligné.
De nos jours, a-t-elle fait savoir, peu de femmes sont des leaders alors qu’elles possèdent les mêmes potentialités que les hommes pour diriger.
L’expert en leadership féminin a déploré le phénomène du tuyau percé dans l’enseignement, c’est-à-dire la déperdition scolaire des filles au fil des années, surtout à l’université.
Selon elle, ce problème doit être résolu en amont, c’est-à-dire que la responsabilité incombe aux parents sur qui revient la charge de l’encadrement de la jeune fille. Cet encadrement, a-t-elle souligné, permettra à celle-ci de déconstruire le mythe, de lutter contre la discrimination afin de garantir son épanouissement et sa lutte dans la société. ACP/ODM/KJI