Les femmes congolaises appelées à participer activement à l’instauration de l’Etat de droit  

Kinshasa, 9 octobre 2024 (ACP).- Les femmes de la République démocratique du Congo ont été appelées mercredi à Kinshasa, capitale de la RDC, à participer activement dans l’instauration effective de l’Etat de droit, dans un entretien avec une actrice sociale.

«J’appelle les femmes à participer activement à l’instauration effective de l’Etat de droit en RDC, car elles peuvent participer de façon significative aux débats de la société et changer les appréhensions », a déclaré Bobette Tshibola, coordonnatrice de la fondation « Kalamu Lisanga ».

Avant d’ajouter « Les femmes ne doivent pas se sous-estimer face aux décisions politiques, étant donné qu’elles constituent le centre d’ordonnancement de la société et de son organisation pour l’instauration d’un état de droit ». Elle a fait savoir que les femmes ne doivent pas se mettre à l’écart des enjeux de l’heure. D’ailleurs, elles ont une grande responsabilité dans une nation et a un rôle majeur à jouer dans la société.

La réforme des institutions politiques, une voie pour l’Etat de droit

Mme Tshibola a fait savoir que la réforme des institutions politiques en RDC constitue une voie royale pour l’instauration d’un état de droit. « La réforme des institutions politiques, la décentralisation et l’autonomisation effective des provinces constituent dans un premier temps, une voie de sortie qui pourrait pallier le problème de l’instauration de l’autorité de l’état », a-t-elle dit.

« L’Etat de droit, c’est un principe de gouvernance en vertu duquel l’ensemble des individus, des institutions et des entités publiques et privées, y compris l’Etat lui-même, ont à répondre de l’observation de lois promulguées publiquement », a-t-elle précisé d’autre part. Selon Mme Tshibola, cette observation des lois promulguées doit être appliquée de façon identique pour tous et également aux administrées de manière indépendante et compatibles avec les règles et normes internationales en matière de droits de l’homme.

« Il y a encore un problème qui ronge notre pays, celui de l’appareil judiciaire. L’exécutif interfère trop dans les affaires judiciaires, alors que la justice doit être indépendante. C’est aussi un des éléments qui constitue un frein à l’éclosion d‘un vrai état de droit », a-t-elle noté.

La politique de deux poids deux mesures, un frein à l’avènement d’un état de droit

Par ailleurs, la Coordonnatrice de la fondation « Kalamu Lisanga » a indiqué que la politique de deux poids de mesures constitue également un frein pour un état qui se veut de droit. « Un état qui se veut être un état de droit, devra respecter ces 3 principes qui en sont les piliers. L’état de droit prévient tout abus du pouvoir. C’est d’abord l’autorité de la loi, c’est-à-dire tout le monde est soumis à cette dernière, sans distinction », a-t-elle dit.

« Je ne veux pas seulement parler de l’état de droit dans un carcan légaliste, mais il intègre aussi la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et l’impunité et la participation citoyenne c’est-à-dire la transparence entre les gouvernants et les gouvernés, l’obligation de rendre compte », a-t-elle poursuivi.

Elle a aussi soutenu qu’en RDC tout part de la mentalité et que nous devons commencer par la changer pour qu’il ne s’applique pas qu’à une franche de citoyens. « Pour qu’il n’y ai pas d’intouchables, on doit admettre aussi qu’une autorité étatique soit interpellée et voire même poursuiviepour tel ou tel autre fait qui va à l’encontre de ce que prévoit la loi, dans les principes de la démocratie, bien sûr », a-t-elle relevé.

Créée en 2022, la Fondation « Kalamu Lisanga » vise à produire un nouveau type d’acteurs de développement qui se mobilisent entièrement pour améliorer les conditions de vie de leurs communautés respectives et qui participent efficacement à rehausser les conditions de vie des populations vivant dans les différentes communes de Kinshasa.

Elle milite pour la formation d’une jeunesse qui saura créer son propre monde et influencer positivement la société congolaise.

ACP/

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