Mbuji-Mayi, 18 mars 2024 (ACP).- Les femmes de la ville de Mbuji- Mayi, dans la province du Kasaï Oriental, au centre de la République démocratique du Congo, ont été exhortées lundi, lors d’un entretien, à relever le défi dans le domaine scientifique.
« Nous avons constaté que très peu de femmes sont présentes dans le domaine scientifique à l’Institut supérieur pédagogique de la ville de Mbuji-Mayi », a déclaré Mme Nathalie Mujinga, chef de travaux.
« Je crois 7 ou 8, mais il n’y a pas plus de 10 enseignantes sur plus de 50 au total à l’ISP Mbuji-Mayi. Les femmes qui sont nombreuses sont les balayeuses et dans des bureaux peut-être. Mais en matière d’enseignement, ça doit être sept ou huit parmi lesquelles une seule femme professeure, un master que je suis, les autres sont des assistantes. C’est un constat qui est amer, difficile à avaler, mais on fait un effort pour améliorer », a-t-elle ajouté.
Pour Mme Nathalie Mujinga, le mois de mars dédié à la protection et la promotion des droits des femmes doit faire l’objet de réflexion, de récapitulatif.
« Pour ce mois de mars, je demande aux femmes de ne pas regarder le mois de mars comme un mois de festivités, c’est un mois où elles doivent faire un récapitulatif de leurs activités, de leur être. Qu’est-ce qu’elles sont ? Qu’est-ce qu’elles étaient et qu’est-ce qu’elles doivent être. Quels sont les objectifs assignés, est-ce qu’ils sont atteints ? La femme doit se mettre quelque part, réfléchir, raisonner, voir la femme qui habite le village par rapport à celle qui habite la ville, quelles sont les difficultés que la première rencontre ? Et la première doit apporter quelque chose à celle-là pour avoir une même vision », a-t-elle renchéri.
« Par rapport à son intérêt dans le domaine scientifique, le constat est à la fois positif et négatif, de plus en plus des femmes s’adonnent à la science, elles sont là une majorité qui a ce goût d’aller apprendre et tourner les méninges. Négativement aussi, les femmes quand vous leur parlez, c’est comme si vous devez les déraciner et ou les enracinez. C’est tout un problème pour qu’elles puissent s’adapter, donc, c’est un travail de longue haleine pour mettre dans la femme cet intérêt là pour qu’il soit vraiment capital pour la science. C’est un travail de titan pour enlever la femme de l’endroit où elle a été toujours, et qu’elle connait que c’est cet endroit qui est le sien, ça fait mal mais c’est ça la réalité », a conclu Mme Mujinga.
Rappelons que le thème de la journée internationale des droits des femmes retenu au niveau national est : « Accroitre les ressources nécessaires en faveur des femmes dans la paix pour un Congo paritaire ».
ACP/KHM/ODM