Photo des organisatrices
Kinshasa, 13 avril 2023 (ACP).- Le ministère du Genre a encouragé jeudi à Kinshasa, en République démocratique du Congo, les femmes à utiliser le numérique pour réduire les inégalités sociales, lors de la clôture officielle du mois de mars, organisée par l’ONU-Femmes.
«Toutes les femmes sont appelées à œuvrer pour réduire les inégalités dans le numérique, en se laissant former et informer. Cette situation a occasionné des inégalités entre l’homme et la femme dans l’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la Communication (NTIC), tant dans leur utilisation que dans leur impact », a déclaré la ministre du Genre, famille et enfant, Mireille Masangu Bibi Muloko.
Se référant au rapport 2021 de l’Union internationale des télécommunications, elle a révélé que seules 19% des femmes ont accès au numérique contre 31% des hommes en RDC. L’une des causes, selon le rapport, serait le manque de connaissance en matière d’outils numériques et de leurs bénéfices.
Selon la Ministre Masangu, ces inégalités constituent un réel défi pour la RDC. C’est ainsi que pour apporter la réponse, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi a instruit le gouvernement à prendre en charge le plan national du numérique à l’horizon 2025.
Elle a, à cet effet tiré la sonnette d’alarme pour marteler qu’en ce 21ème siècle, aucune nation ne peut se passer du numérique pour son développement.
« Car le numérique est désormais à la base de toute dynamique de croissance économique et de réduction de la pauvreté, dans l’optique de l’amélioration des conditions de vie de la population », a souligné la ministre du Genre.
Restitution des activités de la Journée internationale des droits de la femme (JIF)
La secrétaire générale au ministère du Genre, famille et enfant, Esther Kamuanya a, pour sa part, fait la restitution du déroulement du mois de mars ainsi que de la 67ème session des Nations-Unies sur la condition de la femme tenue du 6 au 17 mars à New-York, aux Etats-Unis d’Amérique(USA).
S’agissant de la 67ème session sur la condition de la femme à New-York, la RDC en a profité pour organiser un évènement parallèle où elle a fait un plaidoyer concernant la guerre qui touche sa partie Est, a affirmé la secrétaire générale du Genre.
« Au mois de mars, plusieurs activités ont été organisées, à savoir ateliers, formations, sensibilisations et expositions dans les écoles, universités ainsi qu’au sein des organisations non gouvernementales, milieux professionnels », a-t-elle relevé.
Les activités initiées cette année ont permis aux femmes, au gouvernement congolais et différents partenaires de jeter un regard rétrospectif sur l’évolution du statut de la femme, a indiqué Mme Kamuanya. Il s’agit notamment des questions sur le genre, l’égalité des sexes, la représentation des femmes au sein des institutions de prise des décisions ainsi que l’autonomisation de la femme.
Elle a rappelé que le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi a, pour la première fois dans l’histoire du pays, dialogué avec plus de 3.000 femmes des toutes les conditions, lors de la journée du 8 mars, et celles-ci ont exprimé leurs préoccupations.
De son côté, la représentante de l’ONU Femmes, Catherine Odimba, a, au nom de toutes les agences du système des Nations-Unies et la MONUSCO, notifié que leur participation a été active pendant le mois de mars.
« Nous avons également organisé, pendant dix jours, un village digital ayant permis à chacune des entités du système des Nations-Unies de partager avec les femmes et filles toutes les innovations technologiques et numériques », a-t-elle poursuivi.
Aussi, ils ont lancé des activités sur les principes d’autonomisation des femmes avec plusieurs chefs d’entreprises ainsi que la tenue d’un dialogue sur la masculinité positive avec une institution financière, y compris leur appui aux forces armées et de sécurité dans le cadre de la réforme du secteur sécuritaire.
Au nom de toutes les organisations de la société civile, la représentante du Cadre permanent de concertation de la femme Congolaise (CAFCO), Viviane Kitete a, quant à elle, expliqué l’importance du numérique.
« Le Numérique étant un domaine absolument incontournable, il s’avère indispensable que les organisations de la société civile en fasse leur cheval de bataille par la sensibilisation, la vulgarisation des textes des lois y relatifs et la formation », a-t-elle recommandé.
« Nous femmes et filles congolaises avons besoin des outils numériques pour ne pas être en marge de l’évolution technologique. Nous devons conjuguer les efforts pour atteindre l’égalité de sexe dans tous les domaines vitaux », a conseillé Mme Kitete.
Rappelons que la Journée internationale de la femme (JIF/2023) a été célébrée sous le thème international : « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ».
Le thème national retenu est : « éducation numérique égalitaire pour la paix et l’autonomisation des femmes et des filles en RDC ». Ce dernier a connu l’appui des délégués de l’ONU Femmes et de la SADC.
Le bilan sur la thématique nationale sur la digitalisation est encore très tôt
La députée Solange Masumbuko a fait savoir que l’évaluation de la thématique nationale axée sur la digitalisation était encore très tôt.
« Nous pensons qu’à ce niveau, évaluer la thématique nationale autour du mois de mars sur la digitalisation pour un monde digital inclusif: innovation et technologies pour l’égalité des sexes » est encore très tôt. Il faut une forte sensibilisation et une remise en question sur l’utilisation du numérique qui a plusieurs avantages économique, politique et même sociale parce qu’aujourd’hui, on ne peut plus se passer du numérique et de la digitalisation », a-t-elle souligné.
« C’est une façon d’accompagner la ministre du Genre, famille et enfant, qui est de surcroit une députée qui vient d’accéder à ce ministère, et de dire que tous nos yeux sont braqués sur elle pour faire avancer la proposition de la femme congolaise. Car la pauvreté a le visage de la femme congolaise », a-t-elle dit.
Selon elle, ce sont les femmes qui sont les premières victimes des conflits armés et qui souffrent dans l’Est, contraintes à se déplacer suite aux bruits de bottes.
« Pour nous c’était un moment fort pour témoigner de notre implication dans la législation en essayant de plaider et de légiférer sur les questions liées aux préoccupations des femmes notamment, celles en rapport avec la loi électorale, l’entreprenariat, les personnes vivant avec handicap et l’élevage », a souligné la députée Masumbuko.
Réactions des participantes
La présidente de l’association extra scolaire pour fille(EFI), Guylaine Mataboro a déclaré que « mon association a des ambitions éducatives pour les jeunes filles congolaises. Nous encadrons des filles en dehors des heures d’école, pour des devoirs ou pour des leçons non assimilées. c’est une façon pour nous de soutenir la réussite scolaire, mais aussi de lutter contre l’échec et les repêchages scolaires ».
« Je salue toute les activités qui ont été organisées durant le mois de mars, mais en rapport avec mon association, nous avons eu le temps du parlé du numérique, c’est-à-dire l’impact négatif et positif du numérique sur la vie des jeunes filles congolaises. Ce thème a intéressé ces dernières, vu que les nouvelles technologies font partie de la vie de la femme congolaise et du congolais », a-t-elle renchéri.
Mme Mataboro a souligné que les nouvelles technologies de l’information et de la communication(NTIC) ont un net avantage pour la jeune femme congolaise en général. Prenons un exemple, la jeune fille pourrait s’inscrire sur une plateforme comme Facebook ou Instagram et vendre ses produits à travers ces réseaux sociaux en atteignant un maximum de son public cible.
« Je ne suis pas professionnelle du numérique mais, je soutiens fortement sa bonne utilisation, sachant qu’il y a aussi des inconvénients, ce qu’on appelle des cybers harcèlement, par contre, on doit veiller pour éviter des victimes», a-t-elle conclu.
ACP/ODM