«Affaire soirée privée à Kinshasa», le ministère des droits humains sollicite une enquête

Kinshasa, 13 avril 2023 (ACP).- Une enquête des services habilités a été sollicitée par le ministère des  Droits humains dans l’«affaire soirée privée à Kinshasa», pour que toute personne ayant publié des images obscènes des femmes soit traduite en justice, renseigne un communiqué parvenu jeudi à l’ACP.

« Nous sommes profondément consternés par les récents événements qui ont eu lieu à Kinshasa lors de l’interpellation d’un groupe de compatriotes, qui avaient organisé cette soirée. Nous dénonçons des actes posés  par les agents de l’ordre censés protéger les citoyens et leurs biens. Ces éléments  de la Police nationale  congolaise (PNC) ont commis une grave violation des droits humains en publiant des images montrant la nudité des femmes présumées commanditaires de la mort de monsieur Gaby Bembi, chauffeur à la MONUSCO », a déploré Me Albert-Fabrice Puela, le ministre des Droits humains de la République démocratique du Congo.

En outre,  le ministère des droits humains a rappelé à l’opinion tant nationale qu’internationale, que la vie humaine est sacrée et que le respect des droits humains reste un élément essentiel dans un Etat de droit.

Exploitation sexuelle des filles : une activiste des droits des femmes  appelle à la dénonciation

Par l’occasion, l’architecte et activiste des droits des femmes,  Caroline Norah Pindi  a dénoncé l’exploitation sexuelle des filles dans les débits de boissons,  une pratique courante à Kinshasa, avant d’appeler la population à dénoncer les auteurs, dans un entretien accordé à l’ACP.

«Je suis au courant de ce que traversent les filles dans les bars ou certains milieux incongrus mais ça fait mal de savoir que ces dernières qui travaillent dans des bistrots ne savent pas que ce qu’elles vivent ; c’est de l’exploitation sexuelle. Certaines pensent que ce sont les obligations du travail : du genre que bon voilà si tu es une serveuse, tu dois t’habiller de façon à exposer les parties intimes de ton corps pour attirer plus des clients. Ce sont des choses à dénoncer, nous devons agir de façon efficace pour mettre fin à ça, pour que nous puissions protéger nos enfants », a déclaré Caroline-Norah Pindi.

 Rappel de faits

Les agents de la Police nationale congolaise (PNC) ont interpellé un groupe des jeunes filles  et garçons s’adonnant à une relation sexuelle en groupe dans un point chaud au quartier Binza ozone, communément appelé « Gramalic », dans la commune de Ngaliema  dans la ville de Kinshasa.

Ces policiers ont  outrepassé leurs prérogatives, en publiant les parties intimes des femmes interpellées. Ces vidéos compromettantes ont circulé et sont devenues virales sur les réseaux sociaux.  La morale des internautes a été estomaquée par cette pratique de proxénétisme exercée par des agents de l’ordre, censés protéger ces femmes et hommes  présumés coupables.

«Les personnes lésées par la police, bien que fautives, ont pleinement le droit de saisir les instances qualifiées et obtenir réparation. On ne peut pas combattre l’immoralité en publiant les parties intimes des femmes arrêtées sur les réseaux sociaux », soutiennent les activistes des droits de l’homme.

Trois agents de l’ordre arrêtés pour bavures policières

Trois policiers du groupe de lutte contre la criminalité et stupéfiants sont mis aux arrêts jeudi à la suite des diffusions à travers les réseaux sociaux  des images obscènes et des audois y afférents, a annoncé dans un communiqué, le commissaire provincial de la police de la ville de Kinshasa, Sylvano Kasongo Kitenge.

Dans son communiqué,  cet officier de haut rang de la  police nationale congolaise (PNC) a  précisé le contexte du déroulement de faits en citant  nommément les agents impliqués dans ce dossier.

« Au cours de cette interpellation,  certains marginaux ayant excellés dans le proxénétisme dans un bordel, situé au quartier Gramalic, dans la commune de Ngaliema, certains bavures policières ont été observées dans la mesure où l’un des interpellés a piqué une crise en cours de route pendant qu’ils étaient acheminés à l’Etat-major du commissariat provincial de la police ville de Kinshasa, dans la commune de la Gombe où son décès  fut constaté par l’infirmier de garde et le préposé de la police scientifique ». 

La même source  précise : « A cet effet, l’OPJ instructeur, en la personne du commissaire supérieur Nzama Kayumba Victor, Matricule 1195801963187 et l’officier de permanence commis en date de l’incident, le commissaire principal Bisimwa Mulashi Delphin, matricule 1196902603293 ainsi que le signataire de l’avis de recherche, en la personne du commissaire supérieur Mondjia Matsingi Faustin, matricule 1196100071671 , tous du groupe de lutte contre la criminalité et stupéfiants sont déjà mis aux arrêts quant à ce, et transférés au parquet de Grande Instance de Kinshasa /Gombe ».

Dans le même registre, le commissaire provincial, Sylvano Kasongo a confirmé que les recherches sont intensifiées pour mettre la main sur tous les policiers enquêteurs impliqués dans ce dossier.

ACP/ODM

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