Kinshasa, 12 septembre 2023 (ACP).- Un appel a été lancé au gouvernement central pour lutter contre le phénomène filles-mères au territoire de Sandoa, dans la province de Lualaba dans la partie Sud-Est de la République démocratique du Congo, par la responsable du service genre de cette entité administrative, lors d’un entretien mardi avec l’ACP.
« Nous appelons le gouvernement de nous venir en aide, à travers un programme d’accompagnement matériel et financier pour combattre les phénomènes filles-mères, mariages et grossesses précoces qui résistent encore dans notre territoire à cause d’une faible action due au manuel des moyens. Nous manquons ici les frais de fonctionnement pour organiser régulièrement des campagnes de sensibilisation », a déclaré la responsable du service genre, famille et enfant de cette entité administrative, Claudine Mahina.
Elle a fait savoir que ce phénomène qui date de plusieurs années, touchent en majeur partie des adolescentes de 14 ans au minimum et entraine entre autres des profondes causes telles que la pauvreté chez les parents et l’insouciance à la scolarisation chez la jeune fille.
« Les causes principales sont notamment la pauvreté des parents qui amènent les enfants plus précisément les filles au vagabondage ou à la débauche, le manque de désir de retourner aux études après la maternité », a-t-elle souligné.
Dans le souci de faire face à cette problématique, Mme Mahina a fait savoir : « qu’avec nos faibles moyens, nous faisons la sensibilisation des ménages à la radio, dans les églises et associations féminines. Nous saisissons cette occasion pour demander aux parents de ne pas envoyer leurs filles en mariage suite à la grossesse, mais plutôt les remettre sur le chemin de l’école, en vue de sauver leur avenir ».
« En outre, il nous faut un accompagnement des ONGs pour assurer l’encadrement des parents et filles pour mettre fin à ce fléau. Je peux vous avouer qu’ici à Sandoa, il y a quelques une petite à amélioration, mais dans les autres territoires voire villages environnants, ces phénomènes résistent encore par ce que le rythme de vie est encore plus dégradée », a révélé le responsable du genre famille et enfant de l’administration du territoire de Sandoa.
Elle a expliqué que la fille-mère est d’abord considérée comme tout être humain et en tant que telle, elle a droit à la vie, la liberté, sécurité de sa personne, de saisir le tribunal en tant que fille et enfant. Selon la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87-010 du 1er aout 1987 portant code de la famille, la loi portant code de la famille traite toutes les questions relatives aux droits de la personne dans ses rapports avec la famille.
Les habitants de Sandoa saluent l’avènement de la gratuité de l’éducation de base
« Heureusement, la gratuité de l’enseignement est effective aujourd’hui. L’Etat devrait vraiment tout faire pour la faire bénéficier aux enfants de ce coin afin que la pauvreté ne soit plus la raison de la non scolarisation », a affirmé M. Serge Muzinga, habitant du territoire de Sandoa.
« Avec le développement local de 145 territoires, les apprenants auront des écoles proches de leurs milieux d’habitation. Dans le cadre du programme de développement local de 145 territoires exécutés par le gouvernement central, le territoire de Sandoa est bénéficiaire de 28 projets d’infrastructures dont 22 écoles en cours de construction », a-t-il indiqué.
Ces infrastructures scolaires seront érigées dans les 8 chefferies qui composent cette entité administrative. ACP/Kayu