Parité : promouvoir une formation équitable pour améliorer les conditions de vie des femmes

Kinshasa, 11 Mars 2024 (ACP).- La promotion d’une formation équitable sur l’égalité des sexes pour améliorer les conditions de vie des femmes a été sollicitée lundi à Kinshasa en République démocratique du Congo, auprès des institutions publiques et privées pour accroitre leurs ressources, a-t-on appris lors d’un entretien.

« Il est important de former et les hommes et les femmes dans les mêmes conditions, pour donner aux femmes les chances égales de progresser, d’améliorer leur rendement ainsi que leurs conditions de vie », a déclaré Dede Aliango, professeure d’Economie et experte en Inclusion financière et entrepreneuriat.

Mme Aliango, qui parlait en marge de la Journée internationale des droits des femmes, a soutenu que les besoins d’accroître les ressources chez la gente féminine congolaise peuvent être de plusieurs ordres, notamment matériels, financiers, et mêmes humaines en vue d’un meilleur rendement.

Le Prof. Aliango a particulièrement épinglé, la nécessité pour les forces vives congolaises d’accroître les ressources utiles à l’assistance des femmes et des enfants de l’est de la République, qui sont les plus exposés à diverses formes de violences et de discriminations en cette période de guerre.

 « Et particulièrement, comme nous sommes en guerre, c’est important d’accroître nos ressources pour venir en aide aux familles victimes, puisque sans la paix, on ne peut parler d’amélioration des conditions de vie, encore moins de l’égalité des droits ».

         Accélérer l’autonomisation de la femme

Par ailleurs, le Prof. Aliango a partagé sa lecture des thèmes international et national de la JIF 2024, en affirmant que tous les deux sensibilisent autour de nouvelles approches de mener le plaidoyer pour la cause de la femme et de promouvoir ses atouts et compétences.

« D’abord il faut accélérer le rythme parce que tout simplement, il y a des avancées dans les domaines de l’autonomisation de la femme, mais qui restent encore timide. Il faut doter les femmes des ressources pour améliorer leurs conditions de vie, et ceci pour parvenir à une parité effective ou l’égalité des droits entre hommes et femmes en RDC », a-t-elle dit.

Un autre préalable utile pour l’accroissement des ressources et l’accélération du rythme de plaidoyer pour la femme est le changement des mentalités et l’éradication des cultures rétrogradées en milieux congolais

« Il est important d’accroître les ressources et accélérer le rythme, pour qu’on atteigne un niveau où les femmes retrouvent leur place dans la société, dans les institutions et structures de gestion de la chose publique. Il faut aussi changer les mentalités et que les cultures rétrogrades disparaissent », a-t-elle conclu.

L’éducation, un pilier pour accroître des ressources en faveur des femmes

L’éducation et la formation professionnelle constituent  des piliers qui peuvent aider les femmes dans l’accroissement des ressources nécessaires afin de réduire les inégalités sociales et développer la résilience, a-t-on appris lundi en République démocratique du Congo, lors d’un entretien.

« On peut parler de l’accroissement que lorsqu’il y a une base, je pense que l’éducation et la formation professionnelle sont des piliers sûrs qui peuvent aider les femmes à se mettre au même niveau que les hommes afin de leur permettre de réduire les inégalités sociales », a déclaré Noella Koyagialo, présidente de la structure Prestige club.

« Développer la résilience et réfléchir pour proposer des solutions relatives à la situation de l’Est de notre pays, même si cela nécessite aussi l’implication des autorités occidentales à travers la Monusco et la Sadec », a-t-elle ajouté.

Selon la présidente, la femme peut exceller et s’épanouir dans plusieurs domaines autant que les hommes, en y ajoutant sa touche féminine. Il est important pour la société d’identifier les compétences de la femme, a-t-elle poursuivi, pour mieux l’orienter dans un domaine requis, car une femme qui maîtrise son domaine aura la facilité de bien évoluer et de développer ses compétences.

Répondant à la question « la paix est un élément important pour mener des activités économiques nécessaires. Comment parvenir à cet objectif pour un Congo paritaire pendant cette période de guerre dans l’Est? », elle a laissé entendre qu’il faudrait procéder à la sensibilisation sur l’adaptation des milieux étant donné que le pays est dans une situation de guerre en permanence.

« Par rapport à cette situation, les femmes peuvent utiliser les canaux digitaux pour exercer leur métier, exposer leurs marchandises, cibler les potentiels clients afin de propulser leurs entreprises, augmenter leurs revenus et réduire le risque de certains actes de violences liés à l’insécurité de la guerre », a renchérit Mme Koyagialo.

« Notre vision pour remobiliser les autorités et les femmes à regarder dans la même direction pour améliorer les conditions sociales des femmes et filles dans la paix comme facteur d’équilibre social, est de dire qu’il est temps d’arrêter d’associer la femme à la gestion de la Respublica juste pour l’équilibre du genre. Nous devons comprendre que la femme est indispensable au développement de notre pays autant que l’homme. Il est important de la considérer comme une source ordinaire des idées et de l’intelligence contributrice au progrès », a-t-elle conclu.

Signalons que le thème national retenu pour la JIF 2024 est : « Accroître des ressources nécessaires en faveur des femmes et filles dans la paix pour un Congo paritaire ».

 Les jeunes filles entrepreneures formées à la direction des entreprises

Les jeunes filles entrepreneures ont été formées  dimanche à diriger des entreprises, car le modèle de leadership féminin en termes de gestion est beaucoup plus dynamique, lors d’une conférence organisée à Limete, au sud-ouest de Kinshasa en République démocratique du Congo, a-t-on appris lundi des organisateurs.

« Cette conférence avait  pour objectif de former les jeunes filles entrepreneures à comprendre ce que c’est un système de valeur, de la façon dont elles peuvent les adapter au niveau international avec d’autres interlocuteurs », a déclaré M Trésor Kalonji Bilolo, président de la jeune chambre internationale- RDC (JCI)

« Elle s’inscrit dans l’optique réseautage, on parle de la multi culturalité, car la RDC étant une nation qui a plusieurs cultures. Les équipes et même les entreprises dirigées par les femmes sont plus stables, le leadership féminin est beaucoup plus dynamique, raison pour laquelle nous encourageons les filles à devenir dirigeantes des entreprises », a-t-il ajouté.

Et de poursuivre : « les études de l’association américaine de psychologie montre que les femmes directrices ou celles qui dirigent les sociétés sont plus attentionnées que les hommes ».

M. Kalonji a expliqué à l’assistance l’importance pour une personne qui veut entreprendre de maîtriser les principes de multi culturalités pour être à mesure de bien se débrouiller lors qu’il va vers d’autres horizons.

«  Nous leurs apprenons petit à petit le rôle des différents dirigeants au sein d’une entreprise et tous les aspects à faire face. Lorsqu’elles sont prêtes, elles vont prendre en main une société créée par elles-mêmes, là il y a moins de tension ».

Il a recommandé la notion de solidarité humaine qui facilite le développement de l’entreprise et cela demande une bonne implication pour que l’entreprise puisse aller de l’avant, tout en soulignant que les femmes se débrouillent bien en entrepreneuriat parce qu’elles ont un grand cœur et  compatissantes, c’est pourquoi ce genre de leadership doit être mis en avant pour avoir des équipes dynamiques.

Les notions sur l’entrepreneuriat féminin

Les prérequis permettant à la femme de siéger pour bien diriger concernent  les aspects sentimental et  numérique et  sont à prendre en compte, car gérer une équipe demande un certain nombre des points forts, c’est ce que nous apprenons aux jeunes filles qui ont moins de 30 ans et qui aspirent à créer leurs entreprises ainsi qu’à  certaines d’entr’elles qui  l’ont déjà fait.

« Les femmes ont développé leurs potentiels par l’apprentissage des métiers et des objets de fabrication artisanale. Elles ont accru leurs capacités et compétences grâce au numérique.  La femme est présente et a sa place dans tous les domaines de la vie,  il y a des femmes pilotes, journalistes, et on peut louer l’ouverture de la société par rapport aux années antérieures. Prenant l’exemple d’un parent qui envoie sa fille à l’université au lieu de la garder seulement pour le mariage », a souligné M. Kalonji,  avant de louer la campagne : « Toutes les filles à l’école, initiative du Chef de l’Etat, Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo ».

Aperçu sur la structure jeune chambre internale” (JCI)

La ‘’Jeune chambre internale (JCI) ‘’regroupe les jeunes de 18 à 40 ans et facilite le développement des compétences en développement personnel, communautaire, l’entrepreneuriat et le business,  ainsi que le réseautage international.

« Nous poussons les femmes à la pratique, elles ne doivent pas se limiter à la connaissance des droits mais savoir les revendiquer autrement en travaillant et en prenant les choses en main, ne  pas attendre qu’on leur dise ce dont elles doivent faire et qu’elles puissent être à mesure de bien diriger leurs entreprises. En terme d’éducation,  la femme est la meilleure éducatrice, car elle passe plus le temps à la maison, pour la consolidation de la paix », a  conclu M Trésor Kalonji Bilolo, président de la jeune chambre internationale- RDC (JCI). ACP/KHM/ODM

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