Kinshasa 23 Juin 2020 (ACP).Magloire Ndombe, greffière préposée au Centre pénitencier de rééducation de Kinshasa (CPRK) a plaidé pour la construction en RDC des prisons réservées uniquement aux femmes dans la perspective de faciliter leur mobilité et de leur faire bénéficier d’une formation pour leur intégration dans la société au terme de la purge .
Mme Ndombe a fait ce plaidoyer à l’occasion de la restitution le week end dernier à la radio onusienne, des travaux d’un récent atelier organisé par la Monusco axé sur la prise en charge des femmes détenues en milieu carcéral. Elle a indiqué que dans son exposé, elle a démontré que l’idéal pour cette prise en charge demeure l’érection d’une prison dont les femmes sont la seules locataire, avec un personnel féminin pour exercer les différentes fonctions dans les services administratif et sécuritaire.
Pour la greffière, ce genre de prison rassure les femmes qui peuvent ouvertement se confer à leurs consœurs car les hommes sont considérés comme leurs bourreaux. Bien plus, au sein de l’établissement, l’Etat peut créer des espaces pour ouvrir des centres de formation afin d’apprendre aux prisonnières un métier qu’elles pour pourront exercer dans la société. C’est une façon de mettre en profit leur période de détention. A noter aussi que, se trouvant entr’elles, les femmes vont imaginer un environnement propice pour des échanges sur des sujets sans tabous et d’un engagement pour réorienter leur vie future au delà de ce qu’elles ont vécu en prison, étant entendu que cette dernière demeure un endroit de méditation.
Par ailleurs Mme Ndombe s’exprimant au sujet de la prison de Makala, son poste d’attache, a reconnu que les femmes souvent accompagnées de leurs rejetons y vivent normalement bien malgré la privation de liberté comme c’est le cas pour tous les prisonniers. Elles sont toutes logées dans un seul pavillon. Ce qui pourrait restreindre leur mobilité, la femme étant habituée à être en mouvement du matin au soir pour exercer les taches domestiques. Voila qui motive son plaidoyer. Mme la greffière s’est dit enfin optimiste pour l’avenir quant à la réalisation de sa vision. En effet, elle a estimé que si dans d’autres cieux, cela a été possible d’une part et de l’autre, si les prisons pour enfants existent, il est aussi clair qu’avec la volonté, le gouvernement peut construire une prison réservée uniquement aux femmes. Et pour y parvenir, les partenaires sont disposés à mettre la main dans la poche. ACP/Kayu
