Kinshasa, 16 mars 2023 (ACP).- L’accès à l’éducation numérique de la femme rurale pour son autonomisation a fait l’objet d’un plaidoyer jeudi à Kinshasa, en République démocratique du Congo, au cours d’un entretien avec la presse.
« La femme rurale doit bénéficier de l’éducation numérique étant donné que le monde actuel est devenu numérique, elle doit être formée dans la cybernétique, l’internet, et l’utilisation de mobile money pour son autonomisation », a déclaré la Révérende pasteure à la 13ième communauté baptiste du Fleuve Congo (CBFC) Gombe, Véronique Furah Ngongo.
« Il faut former la femme dans l’usage du numérique, car plusieurs se plie à leurs enfants pour communiquer ou pour effectuer une transaction et elle est aussi victime d’escroquerie ou de vol par manque d’informations », a-t-elle affirmé.
Mme Furah se référant au thème national en rapport avec le mois de la femme sur : « l’éducation numérique égalitaire pour la paix et l’autonomisation des femmes et filles en RDC ‘ », a fait savoir que l’éducation vaut son pesant d’or. « Tout le monde doit apprendre même les femmes rurales à utiliser les mobiles money, M-pesa, orange money, et autres. Elles doivent apprendre à le faire seules », a-t-elle renchéri.
Le monde se numérise, a souligné la pasteure Furah, ajoutant que ce thème est une invitation à toutes les femmes de toutes catégories à se former car l’éducation numérique pose un problème à plusieurs femmes rurales.
En tant que théologienne et juriste de formation et aussi commissaire au droit de l’homme, Mme Furah Ngongo voit ce thème dans un sens positif de l’utilisation du numérique pour des recherches et pour faire passer des messages d’encouragement, de compassion et des enseignements bibliques.
Elle a fait remarquer que l’autonomisation, c’est le fait de rendre la femme indépendante, souvent elle est aidée par d’autres ce qui est un danger, avant de l’inviter à profiter de panels organisés par les ONGs pour avoir une connaissance sur le numérique.
« Les femmes qui réclament leur droit et l’égalité doivent commencer à la base en évitant de favoriser les garçons. Le 08 mars nous rappelle la lutte des femmes qui ont combattu pour leurs droits et cela ne doit pas être une journée où l’on célèbre la femme et l’on s’arrête là. Ca devrait être une journée de réflexion pour voir ce qui reste à faire pour que réellement le droit de la femme soit respecté. Quand on parle du droit de la femme, c’est parce qu’il y a des discriminations et l’on veut qu’il y ait égalité et la lutte pour la parité à tous les niveaux », a-t-elle ajouté.
La pasteure Furah a relevé que la femme congolaise est une battante, un ressort et aussi une résiliente. Malgré tout ce qu’elle subisse dans la société, elle reste forte. « La jeune fille congolaise est l’avenir de demain, il faut la former, l’encadrer pour qu’elle devienne même présidente de la République », a-t-elle renchéri.
« Nous étions dans une réunion de haut niveau où nous sommes en train de relire nos lois pour voir là où il y a discrimination pour qu’on puisse élaguer ces lois. La lutte continue, et nous nous souvenons de ceux qui nous ont précédés dans cette lutte pour que la femme évolue. Le 08 mars, ce n’est plus le pagne, c’est la sensibilisation pour que la femme prenne conscience », a conclu Mme Furah. ACP/KHM/ODM/May