RDC : la révision des lois en matière des VBG préconisée

Kinshasa, 19 juillet 2024 (ACP).- La révision des lois en matière des violences basées sur le genre (VBG) en République démocratique du Congo a été préconisée vendredi à Kinshasa, dans un entretien avec la Directrice générale de l’Agence nationale de lutte contre les violences faites à la femme (AVIFEM). «Certes, l’arsenal juridique est assez costaud, mais il faut dire que les lois qui régissent cette matière sont des lois de 2006, avec des défaillances humaines par rapport à la typologie des violences à l’époque où on ne parlait que de ce type des violences. Mais, aujourd’hui, il y a plusieurs types des violences faites aux femmes. D’où la révision  des lois pour réprimer ces VBG», a déclaré Cécile Tshibanda , Directrice de l’Agence nationale de lutte contre les violences faites à la femme (AVIFEM ).

Et d’ajouter : «nous avons un plan d’actions qui est mis en exécution chaque année. Mais au début de chaque année, on essaie de relever les priorités. Comme actuellement, nous sommes en plein campagne de tolérance zéro, parce que tout le monde doit devenir acteur de lutte contre les violences sexuelles. Aujourd’hui, c’est la fille de telle, mais demain ça peut être ta fille. D’où, nous demandons aux parents de briser le silence autour des violences conjugales ou sexuelles».

Selon  Mme Cécile Tshibangu, les violences faites à la femme sont un problème universel dans le sens ou même le pays dits avancés n’y échappent pas. Et en RDC, ces violences s’expriment sous différentes formes et dans un contexte influencé par les pesanteurs socioculturelles. La vraie façon de lutter ou de combattre et de prévenir, a-t-elle, souligné, est dans leurs missions qui ne sont pas seulement de prévenir, informer, accompagner la victime, mais aussi l’accompagnement juridique et judiciaire à toutes les personnes violentées, en plus il y a l’accompagnement psychologique et pour une personne violentée, il y a l’accompagnement médical qui s’impose 72 heures pour éviter les IST et grossesse non désirée.

« Quand nous recevons une victime, nous faisons ce qu’on appelle  » cante siling  » c’est-à-dire,  écouter la personne violentée pour la mettre en confiance. Cette personne est psychologiquement faible et ne peut pas être écouté en présence d’autres personnes pour son référencement dans un centre médical. Nous en avons de l’expérience avec le PNUD dans un projet financé par le Canada appelé  » justice autonomisation et dignité  » qui avait démontré qu’on pouvait avoir un endroit où la prise en charge pouvait se faire de façon holistique c’est-à-dire,  tous ensemble voir la réinsertion selon le cas .  Pour une élève, la réinsertion se fera vers la scolarité, dans d’autres cas, l’orientation vers une activité des revenus », a-t-elle renchéri.

Les femmes appelées à ne pas se taire face aux violences sexuelles

Par ailleurs, Mme Cécile Tshibangu a appelé les femmes à dénoncer les violences sexuelles faites à leur égard afin que ces dernières prennent  en charge les victimes. «Nous avons un grand travail pour la sensibilisation de la femme car, c’est par elle qu’on peut atteindre nos objectifs. Étant donné que les violences ne sont pas éteintes, les femmes doivent les dénoncées pour qu’on prenne en charge les victimes, parceque ceux qui les commettent méritent aussi une prise en charge d’où la sensibilisation doit être continue à travers toute la population», a-t-elle fait savoir. 

L’AVIFEM a, pour mission générale l’exécution du plan d’actions prioritaires de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale, VSBG. C’est à ce titre qu’elle est chargée notamment de lutter contre l’impunité, de renforcer la prévention et la protection, d’appuyer les réformes de la sécurité et la justice, de donner des réponses aux besoins des victimes et des survivantes, ainsi que de gérer efficacement les données et les informations en la matière. ACP/

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