Kinshasa, 17 juil. 2024 (ACP).- La sensibilisation des communautés a été préconisée mardi, à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo comme solution permettant aux femmes de capitaliser la résolution 1325, lors de la clôture du Congrès international de médiation des conflits, la construction de la paix et le renforcement du rôle des femmes. « En 2010 la RDC a traduit la résolution 1325 dans toutes les quatre langues nationales, mais le plus grand problème, c’est l’analphabétisation des femmes qui constitue un frein.
C’est alors que nous avons une solution pour capitaliser cette résolution. C’est de sensibiliser auprès des communautés», a déclaré Anny Matundu, coordonnatrice de la Résolution 1325. « Les personnes qui partent sur terrain pour la vulgarisation de cette résolution doivent bien connaître la langue afin de mieux communiquer avec la base », a-t-elle ajouté.
Quant aux acquis de la 1325, Mme Matundu, également présidente de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (WILPF) s’est basée beaucoup plus sur la participation de la femme dans la politique la RDC qui a enregistré les avancées significatives.
« En 2021, nous avons formulés un plaidoyer demandant au gouvernement que la résolution 1325 soit prise en charge au budget de l’état. Jusque-là, nous attendons encore », a-t-elle indiqué, avant de souligner : « du point de vue engagement de la base, des enquêtes ont été mené, mais qui ont révélé que plusieurs personnes ne connaissent pas la 1325. D’autres, par contre, pensent qu’elle concerne seulement les femmes. Donc il y’a un vrai problème de la sensibilisation ».
Mobilisation de médias dans la paix
Par ailleurs, Grâce Ngyke, conseillère en charge de genre à l’Agence congolaise de presse (ACP) a fait savoir que les femmes médiatrices doivent être visibles dans les médias. D’où, l’importance de mobiliser les médias. « L’objectif est de sensibiliser les femmes des médias à accompagner les femmes médiatrices et actrices de la société civile dans leur combat pour l’élimination des conflits et des violences, car le rôle du journaliste, c’est de rendre visible votre travail pour qu’il y ait impact », a-t-elle dit.
Mme Ngike a exhorté les femmes médiatrices et actrices de la société civile à avoir de grands communicateurs qui sont des professionnels des médias en vue d’aider les femmes dans le secteur de communication. « Aujourd’hui, je peux vous dire, la presse écrite a repris sa place dans les médias. Surtout dans les médias en ligne. Et vous devrez vous faire lire tous les jours, en ligne. Il y a toujours des sujets. Ce n’est pas seulement qu’il faut créer une actualité, mais vous pouvez développer une pensée, une réflexion. Tout ce que nous faisons ici, ce sont des débats, ce sont des réflexions. Et vous pouvez mettre ça en propre et vous proposer à votre chargé de communication d’en faire un communiqué de presse, une note d’information et de le mettre dans les médias », a-t-elle soutenue.

Mme Grâce Ngyke accompagnée de Mme Rose Masala
Quant à la question liée aux stratégies de communication en temps des conflits, Mme Ngyke a parlé d’un programme sur l’éducation numérique qui doit être mis en place. « Avec l’éducation numérique, c’est-à-dire les associations des médias vont reprendre, en dehors de la formation académique des journalistes, la formation professionnelle de ces derniers dans des rédactions », a-t-elle expliqué, elle a invité des Associations des médias à mettre en place des dispositions pour réformer les journalistes dans le secteur des droits humains en vue de les spécialiser dans ce domaine. « On ne donne pas assez des privilèges dans les thématiques des droits humains et celles des conflits, paix et sécurité. Et nous, nous voulons inclure ça pour qu’on ait au moins des journalistes qui sont spécialisés dans ces questions », a-t-elle conclu.
Ce congrès international, ouvert lundi à Kinshasa, a réuni environ 80 participants, notamment des membres du gouvernement de la RDC, les représentants de l’Ambassade d’Espagne, l’Ambassadeur de l’Union Européenne en RDC, le représentant des femmes spécialisée dans la médiation et lutte contre les violences faites aux femmes, le représentant des bureaux pays de Nations-Unies et le représentant de la communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CDEAO). Neuf thématiques ont été abordées, entre autres : le programme « alliance de femmes pour la paix en Afrique », le rôle des femmes médiatrices, panel sur la médiation : une alternative aux violences portée par les femmes ainsi que des partages d’expériences nationales et de bonne pratique (RDC, Mali et RCA). ACP/