RDC : la sous-représentation des femmes nécessite des interventions concrètes pour rétablir l’équilibre (un sénateur)

Kinshasa, 26 août 2024 (ACP).- La sous-représentation des femmes au sein des institutions politiques constitue une problématique structurelle majeure nécessitant des interventions concrètes pour rétablir l’équilibre démocratique, a affirmé un sénateur dans un point de presse lundi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.

« Cette sous- représentation des femmes nécessite des interventions concrètes et un soutien constant pour rétablir l’équilibre démocratique, surtout que la femme représente, en proportion, près de 51% de notre population », a déclaré Justin Kalumba, sénateur.

« En me retirant de la course au bureau définitif du Sénat, j’ai voulu réaffirmer que l’intégration pleine et entière des femmes dans nos instances décisionnelles devrait, désormais, être en priorité absolue », a-t-il ajouté.

S’adressant aux femmes leaders, le sénateur Kalumba a indiqué que cette décision traduit une solidarité profonde envers la noble lutte, consistant à faire accéder la femme à une représentation effective au sein des sphères du pouvoir.

« Dans le cadre de notre démocratie, la légitimité des institutions repose sur leur capacité à refléter la diversité de la société congolaise. Sans une représentativité réelle, la démocratie est fragilisée, car elle ne pourrait plus assurer ni une inclusivité véritable, ni une pluralité des idées, alors que ces deux principes sont indispensables à notre vitalité démocratique », a-t-il expliqué.

« Je suis donc totalement d’accord avec vous que l’inclusion des femmes dans la gouvernance n’est pas seulement une exigence morale, mais aussi une exigence d’équité démographique envers un genre qui représente un peu plus de la moitié des humains », a-t-il renchéri. Avant de préciser que l’inclusion des femmes est une condition essentielle pour assurer la légitimité et la stabilité de nos institutions.

« La représentativité, en tant que principe fondamental, doit être la norme, car la représentation n’est pas légitime que par la représentativité », a-t-il dit.

Les raisons du désistement au poste de rapporteur du Sénat

Par ailleurs, le Sénateur Kalumba a fait savoir que le désistement de sa candidature au poste de rapporteur à la chambre haute n’a pas été un choix facile à opérer, lors du scrutin organisé le 12 août 2024.

« Ce désistement n’a pas été un choix facile à opérer, ni marchandé à coup d’argent ou même contre une promesse quelconque d’argent, ni en échange d’un autre poste, encore moins à la suite d’une instruction politique quelconque (…). Mon désistement a été inspiré par l’exemple combien instructif, prêché au sommet de l’Etat par le Président de la République, Félix Tshisekedi qui n’a pas hésité d’élever, une dame, au poste de Première ministre », a-t-il révélé.

« J’avais réalisé que même dans l’hypothèse où je gagnais ces élections au second tour, j’aurais obtenu le poste de rapporteur pour moi-même, mais en bafouant gravement la cause de la femme, alors que cette cause est superbement une cause d’intérêt général », a-t-il soutenu, tout en rendant des hommages au Chef de l’Etat pour son leadership visionnaire et concret, particulièrement en ce qui concerne la délicate question de la  » parité des genres » en RDC.

« C’est lui, en effet, qui est le  » Champion de la masculinité positive » dont nous sommes simplement des « adeptes » », a-t-il dit.

La cause de la femme, beaucoup plus importante que l’intérêt personnel

Selon le sénateur Kalumba, la cause de la femme est beaucoup plus importante que l’intérêt personnel.

« Il est donc évident que la cause de la femme devrait être, à nos yeux, beaucoup plus importante que nos intérêts personnels. J’ajoute qu’en tant qu’acteurs politiques, notre premier devoir est de servir les intérêts de la nation, qui repose sur une démocratie véritablement représentative », a-t-il déclaré, soulignant que ce désistement posé en âme et conscience est un acte d’effacement personnel au profit, non pas d’une femme, mais plutôt d’une cause nationale et même mondiale.

« J’ai eu plus de bonheur à laisser, non seulement la place à la femme au bureau du sénat, mais aussi à donner la joie à mes collègues sénatrices », a-t-il témoigné.

Élu sénateur de la province du Maniema le 29 avril 2024, il était candidat rapporteur au bureau définitif de la chambre haute du Parlement avant de se retirer lundi dernier au profit de la sénatrice Nefertiti Ngudianza Bayokisa.

Avant et après son élection, Justin Kalumba a successivement travaillé comme avocat, puis conseiller juridique du ministre de l’Agriculture, pêche et élevage, en 2001. L’année suivante, il occupe le même poste au cabinet du ministre de l’Économie, avant de devenir directeur de cabinet du ministre de l’Industrie en 2003 puis de celui des Finances la même année. En 2006, il est élu député dans la circonscription de Kasongo dans la province du Maniema1. En 2011, il est nommé ministre du Commerce de la République Démocratique du Congo. En janvier de l’année d’après, il est réélu Député national dans la circonscription de Kasongo, avant d’être nommé Ministre des Transports et Voies de Communication en 2012. ACP/JF

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