RDC : lancement du prix « Shireen Abu Akley » pour récompenser les femmes journalistes

Kinshasa, 25 juillet 2024 (ACP).- La première édition du concours du prix « Shireen Abu Akley » a été lancée jeudi à Kinshasa en République démocratique du Congo afin de récompenser le courage et la détermination des femmes journalistes ayant effectué des reportages à haut risque, lors d’une cérémonie au Centre Wallonie Bruxelles.

« L’Union internationale de la presse francophone (UPF) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont décidé de créer ensemble un prix annuel ‟Shireen Abu Akley“ qui récompensera le courage et l’engagement des femmes journalistes partout dans le monde », a déclaré M. Jean-Marie Mususa Kitenge, président de l’Union internationale de la presse francophone section RDC (UPF-RDC).

M. Mususa a fait savoir que Shireen Abu Akley était une grande reporter palestino-américaine qui a travaillé pendant 25 ans pour Al Jazeera. Elle a été reconnue pour son travail journalistique courageux et son engagement en faveur de la vérité.

« L’instauration de ce prix est d’autant plus importante puisque le 27 octobre 2023, son mémorial et la rue portant son nom, à l’entrée du camp de réfugiés à Jénine, sur le lieu même où elle était tombée, ont été détruits par l’armée israélienne » a-t-il déploré.

Par ailleurs, l’une des intervenantes, Mme Rose Masala, directrice exécutive nationale de l’Union congolaise de femmes de médias (UCOFEM) a encouragé les femmes journalistes, les photographes, les journalistes reporters images (JRI) à participer à ce concours afin d’être récompensés pour le travail abattu.  

Conditions d’éligibilité au concours

Mme Masala a fait savoir que le prix « Shireen Abu Akley » récompense le travail des femmes journalistes indépendamment de leur pays d’origine, d’exercice et de langue de travail. Tous les supports dont le journal ou le magazine papier, la télévision (TV), la radio, le web, le reportage audio, la vidéo et le multimédia sont concernés. Il n’y a pas de limitation dans le temps de l’action qui a donné lieu à la nomination.

« La sélection sera effectuée sur base d’une candidature formulée par la postulante, ou par un consortium ou encore par le média dans lequel  elle travaille. Ceci se fera sur base d’une proposition formulée par un tiers. Pour être prise en compte, la candidature doit être accompagnée d’une description précise des actions qui ont donné lieu à la présentation », a-t-elle expliqué.

Contexte du prix ‟Shireen Abu Akley“ 

Le président de l’UPF-RDC a, de son côté, fixé le contexte dans lequel ce prix a été créé, avant de préciser que le lancement a eu lieu à Paris le 1er juillet 2024.

« Il est donc crucial de reconnaitre le danger auquel les femmes journalistes sont soumises et de condamner ces attaques contre la liberté de la presse. Il est important de manifester notre soutien à des consœurs qui sont aujourd’hui exposées à des risques similaires », a-t-il indiqué.

« La sécurité des journalistes est l’une des conditions sine qua non, avec la liberté d’expression, l’exercice de leur métier. Cependant dans le monde entier, les questions liées à la sécurité des journalistes connaissent une dégradation importante, au point de toucher à leur intégrité physique » a-t-il renchéri.

Il a indiqué que de nombreuses femmes journalistes risquent leur vie au quotidien pour réaliser leurs reportages et continuent à exercer leur métier dans ces conditions.

« Cela est une réalité tragique qu’elles ont été tuées dans l’exercice de leur métier ou bien à cause de leur métier. Ces femmes font l’objet d’attaques verbales, de discours de haine, d’agressions sur les réseaux sociaux, mais aussi d’agressions physiques comme viols, voire des meurtres », a-t-il souligné, avant de citer quelques noms des femmes des médias qui ont perdues la vie dans l’exercice de leur métier, entre autres, Shireen Abu Akley, Anna Politkovskaia, Ghislaine Dupont, Daphné Carouana Galizia, etc..

« Le courage et le dévouement de ces femmes journalistes, qui ont choisi les terrains et les sujets les plus périlleux pour informer le public, ne devraient jamais être oubliés. Il est important de reconnaitre leurs mérites et de condamner les actes de violence dont elles ont été victimes. Ceci est indispensable afin de continuer à défendre la liberté de la presse pour tous », a-t-il conclu.

Il sied de signaler que le prix ‟Shireen Abu Akley“ sera décerné chaque année et ce pour une durée indéterminée. La date limite pour le dépôt des candidatures qui se feront en ligne, est fixée au 15 octobre 2024. La remise du prix aura lieu le 10 décembre 2024 à Paris, à l’occasion d’une soirée ouverte au grand public, jour de la journée internationale des Droits de l’homme. 

ACP/C.L.

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