RDC : le faible engagement des leaders politiques retarde la participation décisionnelle des femmes (Une actrice sociale)

Kinshasa, 18 juillet 2024 (ACP).- Le faible engagement des leaders politiques retarde la participation des femmes aux postes décisionnels en République démocratique du Congo (RDC), a affirmé une actrice sociale lors d’un entretien jeudi à Kinshasa avec l’ACP.

 « Les initiatives visant à renforcer la participation des femmes dans les structures de prise de décisions ont été retardées par de nombreux facteurs dont le manque de moyens humains et financiers destinés à leur formation et sensibilisation aux carrières politiques,  et également le manque ou le faible engagement des responsables politiques en faveur de la promotion de l’égalité du genre »,  a déclaré Bobeth Tshibola, présidente de la Fondation « Kalamu Lisanga ». « Bien que le droit fondamental des femmes et des hommes à participer à la vie politique soit reconnu depuis de longues dates, tant au niveau international que national, mais dans la pratique, il existe toujours un fossé entre l’égalité des citoyens. Ceci, même si les données disponibles reflètent, dans l’ensemble, qu’il y a une amélioration symbolique. L’objectif général de l’égalité est pourtant loin d’être atteint », a-t-elle ajouté. 

Elle a souligné que les intérêts et préoccupations des femmes ne sont pas pris en compte. Ce qui empêche leur influence sur des décisions clés qui sont prises dans le domaine social, économique et politique. Cette actrice sociale a, par ailleurs, demandé  aux femmes congolaises, surtout aux femmes politiques, de ne pas se compromettre pour obtenir des postes car, a-t-elle précisé, la femme est appelée à bâtir et à mettre de l’ordre. « La femme congolaise est malmenée par la politique mise en place par nos autorités gouvernementales. Je sais que c’est dur mais ne nous compromettons pas pour des postes car nous avons du pain sur la planche dans la sphère de prise de décisions », a-t-elle dit.

La séparation du pouvoir, un des piliers de l’État de droit

Mme. Tshibola a, en outre, affirmé que la notion de  séparation des pouvoirs constitue l’un des piliers d’un État de droit en RDC. « La notion de séparation des pouvoirs est l’un des piliers d’un Etat de droit qui devrait être réellement palpé pour éviter le dérapage et tout abus despotique du pouvoir », a-t-elle indiqué. « Une grande conférence se tiendra le 31 août 2024 axée sous le thème général : « Le renforcement de l’Etat de droit et la séparation du pouvoir ». « Ce panel des leaders congolais réunira des hommes et femmes politiques de notre pays, mais également tous ceux qui ont des ambitions politiques. Au cours de cette conférence, plusieurs personnalités interviendront suivant les thèmes qui leur ont été remis », a-t-elle annoncé. Et de renchérir : « nous voulons que le renouvellement de la classe politique soit une réalité et non une illusion. A travers cette conférence, nous osons croire que les consciences de beaucoup, voire  de nos politiciens, seront éveillées car, à travers plusieurs interventions chacun saura à  quel niveau se trouve la RDC actuellement en ce qui concerne l’État de droit  et la bonne gouvernance».

Des nombreux traités internationaux consacrent le principe de la participation égale des femmes et des hommes dans les structures du pouvoir et de la prise de décisions, notamment la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Convention des Nations-Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. ACP/

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