Kinshasa, 24 mars 2024 (ACP).- L’éducation de la femme à la protection de l’environnement est un investissement nécessaire pour l’écosystème, a-t-on affirmé samedi, lors d’une conférence-débat à Kinshasa en République démocratique du Congo.
« Sensibiliser, éduquer la femme à la protection de l’environnement est un investissement nécessaire pour l’écosystème », a déclaré Léonie Kandolo, experte en genre.
« Si la participation des femmes à la planification et à l’exécution des politiques environnementales continue d’être faible, il ne peut y avoir un développement durable. Nous devons reconnaître que c’est dans nos gestes du quotidien et l’éducation que nous donnons à nos enfants que réside la vrai dynamique pour le changement écologique et la diminution de notre empreinte carbone », a-t-elle ajouté, avant d’appeler les femmes à jouer pleinement leur responsabilité.
A cette occasion, Mme Kandolo a appelé ses paires à bien gérer les déchets ménagers, c’est-à-dire, séparer les déchets plastiques des déchets biodégradables pour éviter la pollution. « Au lieu d’acheter tout un carton de chinchards ou de cuisses de poulets qui dure longtemps dans le bateau avant d’arriver à Kinshasa, c’est mieux de consommer la nourriture locale. Il faut manger bio », a-t-elle exhorté.
Abordant la stratégie de mobilisation des ressources pour autonomiser la femme face aux défis environnementaux, Florence Mogbekuma, experte en gestion de politique économique a déclaré : « nous savons qu’autonomiser la femme, c’est un facteur clé pour son émancipation. Si une femme n’a pas d’argent, elle est exposée. Ainsi l’autonomisation de la femme passe par la création des structures morales telles que les petites et moyennes entreprises (PME), ONG et les ASBL, car, cela permet l’obtention des crédits ».
L’autonomisation de la femme, un moyen plus sûr pour une croissance économique
Par ailleurs, Mme Mogbekuma a estimé que l’autonomisation de la femme est un moyen le plus sûr pour atteindre une croissance économique inclusive et durable.
« 46% de l’économie de la RDC viennent de l’informel dont, 75% sont des femmes. Cela n’est pas ressenti parce que les femmes ne sont pas structurées. Elles n’ont pas de registre de commerce », a-t-elle déploré.
À en croire Florence Mogbekuma, « mettre les femmes en relation avec les ressources financières peut les aider à répondre à leurs besoins fondamentaux et à développer des entreprises ».
Pour pallier à cette problématique de financement, elle a invité les femmes à utiliser les atouts qu’elles ont pour mobiliser des ressources. « La femme ne doit pas par exemple utiliser le téléphone pour passer du temps sur les réseaux sociaux. C’est un outil qu’elle peut utiliser de manière efficace pour mobiliser les revenus. Il y a des formations qu’elle peut trouver dans le téléphone, aussi plusieurs appels à projets passent à travers les réseaux sociaux. Elle doit orienter ses efforts vers ce genre de recherche pour trouver un financement ou un partenaire pour l’accompagner par rapport au renforcement des capacités », a expliqué Mme Mogbekuma.
Cette conférence-débat avait pour objectif de conscientiser la femme à jouer pleinement son rôle en tant que protectrice et conservatrice de cet environnement et de le rendre plus salubre à un écosystème plus digne de son nom.
ACP/C.L.