Kinshasa, 15 mai 2024 (ACP).- Les familles africaines, particulièrement celles de la République Démocratique du Congo (RDC) ont été appelées, mercredi, à renforcer la parentalité positive en donnant aux enfants de bonnes informations sur les mutations engendrées par la modernité, lors d’un entretien. « Face à la modernité, notamment les réseaux sociaux et l’influence de la culture occidentale, il est important que nos familles accentuent l’encadrement des enfants et renforcent la parentalité positive en donnant aux enfants de bonnes informations sur les mutations diverses dans le monde, en les amenant à développer des capacités des réflexions critiques sur ce qui est à faire ou pas », a déclaré Carlin Vese Pinzi, expert en genre, masculinité et féminité positives. « Éviter de cacher les informations liées à la mondialisation aux enfants, car aujourd’hui tout le monde est exposé. D’où, il faut donner la bonne information aux membres de la famille, surtout aux enfants », a-t-il ajouté.
Il a fait savoir que transmettre la bonne information aux enfants, c’est d’abord un droit et cela va permettre aussi à ces derniers de construire leur pouvoir intérieur, c’est-à-dire les capacités intérieures des membres des familles, des enfants, à savoir critiquer et faire des choix positifs pour eux-mêmes, pour leur environnement, pour leur futur et pour le bien- être de notre pays.
Selon M. Vese, l’information vraie donnée aux enfants, aux membres des familles constitue une arme puissante pour contrer toutes les influences du monde et amène les communautés à faire la promotion des féminités et des masculinités positives pour des familles informées, intelligentes, compétentes, sans tabous, mais surtout avec assurance. « Nous n’allons plus échapper à des influences du monde, mais il faudrait être informés avec de bonnes informations pour y faire face et éviter les retombées négatives », a-t-il dit.
La confiance mutuelle et le respect pour faire face aux influences du monde
Par ailleurs, M. Vese a indiqué que la parentalité positive à la lumière des féminités et des masculinités positives, notamment le dialogue, l’écoute active, l’empathie, la confiance mutuelle et le respect au sein de nos familles constituent des éléments fondamentaux pour faire face aux influences du monde. Ceci, a-t-il précisé, est possible que lorsque les hommes enlèvent progressivement leur cliché de virilité, leur masculinité toxique ou militarisée. « Si nous avons confiance en notre force, pas besoin de la démontrer en rabaissant quelque d’autre », a-t-il souligné. D’après cet expert en genre, les masculinités et féminités qui se manifestent chez les hommes et les femmes est une construction sociale et psychologique. Elles peuvent être déconstruites et reconstruites à nouveau.
« Il peut y avoir une reconversion de la masculinité pour que nos familles et nos sociétés deviennent plus prospères. Nous devons tous et toutes déconstruire les masculinités et féminités toxiques en promouvant les modèles alternatifs de féminités et masculinités centrées sur la coresponsabilité et aussi la prévention et la lutte contre toutes formes de violences, notamment les stéréotypes basés sur le genre », a-t-il martelé, avant de conclure : « Nous devons éduquer la fille et le garçon de la même manière. Les hommes de qualité ne doivent pas avoir peur de l’égalité ».
Sociologue de formation, Carlin Vese Pinzi est un éducateur spécialisé au Pecs et président national au Réseau des hommes engagés pour l’égalité de genre en RDC (Rheeg-RDC). Il est expert sur les questions de genre, féminités et masculinités positives. ACP/