RDC : les femmes rassurées de la protection légale face aux harcèlements

 Kinshasa, 09 décembre 2024 (ACP).–  Les femmes et les jeunes filles la République démocratique du Congo (RDC)  ont été rassurées de la protection légale pour faire face à toutes formes de harcèlement, lors d’une formation lundi à Kinshasa, capitale du pays.

«La loi de notre pays protège et tient compte des femmes et des filles. Soyez donc rassurées de votre protection légale face aux harcèlements de toutes formes », a déclaré Me Dieumerci Ilunga, avocat au barreau de Kinshasa-Matete. «La femme doit comprendre et maîtriser la quintessence des lois qui la protègent. C’est très important pour son épanouissement »,  a-t-il ajouté. Me Ilunga a déploré le fait de voir plusieurs cas d’harcèlement qui ne sont pas dénoncés.  «Il y a plusieurs cas où les gens sont victimes des harcèlements sexuels, mais il n’arrive pas à les dire. C’est pourquoi il y a pas moyen de bien les comptabiliser ou faire de bons statistiques car, les statistiques qu’on nous donne ne représentent pas un grand nombre par rapport à la réalité. La sous-estimation de la réalité est due au manque de dénonciation », a-t-il déploré, avant de souligner que les agressions sexuelles ne sont pas toutes dévoilées ni reportées dans les enquêtes.

Selon Me Ilunga, les harcèlements, qu’elles soient sexuelles, verbales ou morales, sont punissables  par loi congolaise à condition de savoir  les dénoncer et aussi et surtout  réunir les preuves qu’il faut pour bien faire évoluer le dossier devant les Cours et tribunaux.  Pour sa part, Me Varlette Mampasi, avocate au barreau de Kinshasa-Matete a fait savoir que : « il y a plusieurs procès en matière d’harcèlement qui ont abouti. Le juge laisse le choix à la victime de choisir le type de procès qu’elle veut. Dans la plupart de cas, elles choisissent le procès à huit clos, ce qui fait qu’il n’y a pas d’échos ». Elle a précisé que le harcèlement est une matière assez sensible, surtout pour nos mœurs, pour la société congolaise. D’où les victimes préfèrent de le passer sous silence. Elle a encouragé les femmes à porter plainte parce qu’il y a des personnes emprisonnées à cause de violence sexuelle.

Les femmes appelées à la vigilance

Me Mampasi, également coordonnatrice de « Educonnect » a appelé les femmes à la vigilance surtout face  aux abus et à ne pas avoir peur des représailles ou de déshonneur social.  « Des inquiétudes ont été souvent soulevées  aussi quant à la réticence des femmes de la RDC à poursuivre les hommes qui les soumettent aux harcèlements. Sur le lieu du travail par exemple. Les experts indiquent que le problème vient à la fois de la réticence des femmes à parler de la question des difficultés pour prouver les faits. Elle doit être vigilante face aux abus», a-t-elle dit, avant recommander aux femmes et filles congolaises de chercher des preuves tangibles pour brandir devant les Cours et tribunaux au moment opportun, sans oublier qu’elles seront sécurisés par la loi.

Elle a défini  le harcèlement  selon le droit : « en droit, en règle générale, on définit le harcèlement comme l’adoption d’un comportement persistant. Envers autrui, se traduisant par des paroles, des gestes, soit en donnant des ordres ou en proférant des menaces, ou en imposant des contraintes, soit en exerçant des pressions graves, soit en abusant de l’autorité qui confère les fonctions pour obtenir de faveur. Là, on ne parle pas de faveur sexuelle, là c’est l’agression », a-t-elle martelé. « On ne peut parler de l’infraction que lorsque c’est prévu par la loi. Or, notre loi avait déjà prévu cela, dans le code pénal en son article 174 (…) », a-t-elle renseigné.  Elle a, en outre, conseillé que si une situation de harcèlement est identifiée, il est nécessaire de signaler les comportements aux autorités compétentes ou de chercher de l’aide auprès des ONG. Il y a des organisations qui aident les femmes au sujet de leurs droits. Cet atelier de formation a été organisé par l’ONG « Educonnect ». ACP/

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