Kinshasa, 18 avril 2025 (ACP).- Les lois sur le numérique ont été évoquées vendredi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, pour combattre les violences en ligne, lors d’une conférence visant la sensibilisation à la lutte contre les propos sexistes.
« La République Démocratique du Congo a pris des mesures pour lutter contre les violences en ligne, notamment celles ciblant les femmes, en promulguant deux ordonnances-lois, en mars 2021 et octobre 2022. Ces textes visent à définir la cybercriminalité et la cybersécurité, ainsi que les champs d’application de ces infractions », a déclaré Me Pacific B.NKUNZI, Avocat près la cour.
Selon Me Pacific, ces ordonnances-lois sont importantes pour la protection des femmes contre les violences en ligne.
« L’essentiel de ma communication, c’était de partager la réponse que l’installation actuelle de la RDC amène dans la répression contre les déviations de stéréotypes de violence que les femmes continuent à subir dans les médias sociaux », a-t-il dit, en indiquant que ces ordonnances prévoient des peines pour les auteurs de violences en ligne, y compris la possibilité de retirer les droits civils et politiques à certaines personnalités.
A ce sujet, Me Pacific a proposé que les autorités poursuivent la vulgarisation et la sensibilisation autour de ces textes, ainsi que la mise en place d’un cadre de consultation pour suivre l’évolution de la problématique des violences en ligne.
« Les violences en ligne sont un problème croissant en RDC, avec de nombreux cas de femmes victimes de harcèlement et des violences sur les réseaux sociaux. Et ces ordonnances-lois contribueront à décourager ces comportements et à protéger les droits des femmes », a-t-il soutenu.
La reconstruction d’une société juste et équitable
Pour sa part, Mme Anny Moda, activiste des droits de femmes a indiqué que la reconstruction d’une société juste et équitable, nécessite une prise de conscience collective et une mobilisation générale et cela doit se faire en amont avec une sensibilisation et mobilisation communautaire.
Selon elle, l’un des principaux obstacles à cette reconstruction est l’existence des stéréotypes et des préjugés qui ont été ancrés dans les mentalités depuis des décennies.
Pour amorcer ce processus de reconstruction, il est essentiel de déconstruire les messages préjudiciables qui ont contribué à la stigmatisation de certains groupes, a-t-elle dit. C’est pourquoi la sensibilisation et la mobilisation communautaire sont considérées comme des étapes cruciales, a-t-elle ajouté.
« Nous avons tous été socialisés de manière différente dans nos milieux respectifs, ce qui nous a amenés à avoir des préjugés et des stéréotypes. Il est temps de prendre conscience de cela et de nous mettre à la place des autres pour déconstruire et reconstruire », a invité Mme Moda.
Cette initiative vise à encourager la participation de tous les membres de la communauté pour arriver à une reconstruction réelle et durable de la société. Elle s’appuie sur l’idée que la déconstruction des stéréotypes et des préjugés, qui est une étape essentielle pour créer un monde plus juste et plus équitable pour tous.
ACP/C.L.