Kinshasa, 20 juin 2025 (ACP).- Une aide humanitaire du gouvernement congolais, a été sollicitée par les victimes de violences sexuelles liées aux conflits dans l’Est de la République démocratique du Congo, selon un communiqué d’une agence onusienne, consulté vendredi à Kinshasa, à l’occasion de la Journée internationale du réfugié.
«Les victimes des violences sexuelles liées aux conflits dans l’Est de la RDC ont lancé un cri d’alarme, sollicitant l’aide humanitaire du gouvernement congolais en vue d’un accompagnement psychologique et physique», a déclaré Jonas Yunus, correspondant, correspondant du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), cité par la source.
Dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), la guerre ne se termine pas toujours avec le silence des armes, pour des milliers de femmes et de filles, elle continue, plus silencieuse, plus intime, a fait savoir le correspondant de l’UNFPA. Selon lui, cette guerre se cache dans les trajets pour aller chercher de l’eau, dans les ruelles des camps de déplacés, dans l’effort quotidien du travail de subsistance pour nourrir leurs enfants.
Le cas de madame Maria, une survivante de viol, elle n’avait qu’une idée le jour où son drame est arrivé, a évoqué M Yunus. La victime ne n’avait que le souci de ramener suffisamment de nourriture pour ses trois enfants déplacés par les conflits, a-t-il dit.
Animée par ce besoin, le ventre noué par la faim, dans les montagnes de Nyakagina, elle a croisé trois hommes dont le regard et le silence étaient foudroyants et qui ont, par la suite, violée.
Par ailleurs, M Yunus a expliqué que malgré cette tragédie, la victime a pu recevoir des soins médicaux et un accompagnement psychosocial grâce au soutien d’UNFPA.
«De retour au camp, Maria s’enferme, Pendant trois jours, elle ne parle pas, son regard est vide. Elle a honte et peur d’être jugée peur d’être enceinte peur d’avoir été infectée par le VIH SIDA ou autres maladies sexuellement transmissibles», a-t-il expliqué, avant de souligner qu’autour d’elle, d’autres femmes qui ont vécu la même situation se taisent, elles ont été violées en allant chercher du bois, dans leur propre maison devant leurs enfants parfois, encore et encore.
M Yunus a soutenu qu’au centre de santé appuyé par UNFPA, Maria a rejoint un groupe de soutien dans l’espace sécurisé pour les femmes et les filles, elle a raconté, elle a pleuré et d’autres l’ont écoutée. Elle a découvert qu’elle n’était pas seule, que d’autres femmes, brisées comme elle, pouvaient se reconstruire ensemble.
En RDC, le viol est une arme, une stratégie de guerre, il est utilisé pour briser les corps et détruire les esprits. Il laisse derrière lui des grossesses non désirées, des infections, des blessures physiques et des vies brisées. La Journée internationale des réfugiés, célébrée chaque 20 juin de l’année, met en avant la résilience des refugiés face au conflit et la persécution dont ils sont victimes.
ACP/ODM