RDC: un engagement collectif recommandé pour prévenir les violences basées sur le genre

Kinshasa, 10 avril 2025 (ACP).- Un engagement collectif a été recommandé aux populations congolaises pour prévenir les violences basées sur le genre(VBG), l’exploitation, les abus sexuels(EAS) et les harcèlements sexuels(HS), lors d’une réunion tenue jeudi à Mbuji-Mayi, chef-lieu du Kasaï Oriental (centre de la République démocratique du Congo).

« En ce jeudi en noir, je tiens à réaffirmer l’importance de l’image que nous nous faisons de nous-mêmes et des autres. C’est pourquoi je lance ce message à toutes les communautés de la RDC, à faire preuve d’engagement collectif pour prévenir les VBG, EAS et HS qui constituent un frein à l’épanouissement de la femme et de la jeune fille », a déclaré Dr Placide Mbuyi, chef de mission au sein de l’Association pour le bien-être familial/Naissances désirables (ABEF-ND) au Kasaï Oriental et à Lomami.

« Cette perception façonne, non seulement notre relation avec nous-mêmes, mais aussi la qualité de nos interactions avec autrui. Cela est particulièrement pertinent lorsqu’il s’agit de lutter contre les violences basées sur le genre, l’exploitation et abus sexuels, ainsi que le harcèlement sexuel (VBG/EAS/HS) », a-t-il ajouté.

Selon le Dr Mbuyi, comprendre et transformer cette perception est une clé essentielle pour créer des communautés et des environnements de travail plus respectueux, égalitaires et exempts de violences.

« Dans le cadre du projet d’appui à la connectivité et au transport (Pact), et plus spécifiquement sur les volets VBG/EAS/HS, portés par l’ABEF-ND, avec l’appui technique et financier de la Cellule Infrastructures (CI) et la Banque mondiale (BM), nous devons veiller à ce que tous les hommes et garçons bénéficiaires et participants du projet aient une perception plus positive des femmes, des filles et de leurs pairs masculins », a-t-il souligné.

« Cette approche s’inscrit dans la promotion des féminités et masculinités positives, car nous savons que la manière dont nous percevons les autres influence grandement la façon dont nous interagissons avec eux et les respectons », a-t-il renchéri.

L’importance d’impliquer les hommes dans la prévention des VBG

Pour sa part, Carlin Vese, expert en engagement communautaire au sein de l’ABEF-ND au Kasaï Oriental a souligné l’importance d’impliquer les hommes et les garçons dans la prévention et la lutte contre les VBG, EAS et HS.

« L’implication des hommes et des garçons dans ce travail de transformation de perception, de prévention et de lutte contre les VBG, EAS et HS est essentielle. Il ne s’agit pas seulement de les sensibiliser, mais de les engager activement dans un processus de réflexion qui challenge leurs perceptions et comportements traditionnels envers les femmes et les filles », a-t-il indiqué.

« Un environnement exempt de VBG/EAS/HS est possible, mais cela exige que chacun, à son niveau, joue un rôle actif dans ce changement. Ce n’est pas uniquement la responsabilité des femmes et des filles, mais de chaque membre de la communauté, des hommes et des garçons en particulier », a-t-il ajouté.

M. Vese a fait savoir que la promotion des féminités et des masculinités positives dans le cadre du projet « PACT » est d’une importance capitale pour créer un environnement de travail et de vie harmonieux et respectueux. Ce changement nécessite un effort collectif, une éducation, et un engagement de tous pour assurer la transformation des mentalités et l’éradication des violences.

« Ensemble, faisons en sorte que chaque action entreprise soit un pas de plus vers un monde où le respect, l’égalité et la dignité règnent en maître », a-t-il conclu.

Il sied de noter que la campagne Thursdays in Black est née pendant la décennie œcuménique des Églises solidaires des femmes (1988-1998), proclamée par le Conseil œcuménique des Églises (COE). Durant cette période, les récits de viols comme arme de guerre, d’injustices entre les sexes, d’abus, de violences et de tragédies liées à ces violences sont devenus d’autant plus visibles. Mais ce qui est également devenu visible, c’est la résilience, l’action et les efforts personnels des femmes pour résister à de telles violences. En RDC, cette campagne a été adoptée par plusieurs Organisations de la société civile (OSC) pour dénoncer et lutter contre toutes formes de violences faites aux femmes. ACP/JF

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