Kinshasa, 28 août 2023 (ACP).- Un faible engouement des clients a été constaté aux différents marchés de la ville de Kinshasa en République démocratique du Congo, à la veille de la rentrée scolaire 2023-2024, ont affirmé quelques vendeurs lors d’une mini-enquête réalisée par l’ACP du 24 au 27 août 2023.
« Il nous arrive de passer toute une journée sans rien vendre. Et nous sommes parfois obligés de revenir le lendemain, recommencer la course, de braver le soleil de Kinshasa, dans l’espoir de gagner un peu d’argent », a déploré Mme Magalie Ngunza, une des vendeuses du marché de la ‘’Liberté’’. Et d’ajouter : « Il n’est pas facile de nous retrouver actuellement sur le marché en cette période même avec l’esprit de la compétitivité qui s’est installé dans ce secteur. Les écoles se sont décidées de vendre quelques fournitures au sein de leurs établissements, et d’autres responsables des écoles privées surtout, ont imposé aux parents de payer l’acompte des frais incluant l’argent des fournitures ».
Selon elle, quelques rares parents croisés sur les marchés disent avoir puisé dans leurs économies pour éviter de se bousculer dans les dernières minutes.
« C’est une situation qui ne nous arrange pas car, nous avons du mal à faire couler nos marchandises. Contrairement à l’année dernière, en cette période, les marchés étaient envahis des parents qui venaient acheter des fournitures pour leurs enfants », a-t-elle expliqué.
Pour M. René Kanku, un des parents abordé, la difficulté financière et la crise économique font qu’il n’y ait pas engouement dans différents marchés. Ces défis restent les principales causes de ce manque d’enthousiasme autour des préparatifs de la rentrée scolaire. « Il n’y a pas d’argent, les salariés ne sont pas encore payés, ce qui ne facilite pas les choses. Et quand tu as deux enfants ou plus, la situation devient très ardue », a-t-il expliqué.
Mme Anaelle Bomba, vendeuse au marché « Pascal » a fait savoir que dans la plupart des marchés, les stands sont garnis d’articles scolaires; les prix des cahiers, des livres et ceux des cartables ont été revus à la baisse.
« Les parents ne devraient pas se désintéresser du marché sous prétexte de la crise. Ils n’ont qu’à venir acheter les fournitures car, les prix des sacs sont bon marché ». Au niveau des couturiers, a-t-elle poursuivi, l’ambiance n’est pas la même chose par rapport aux années antérieures, avant de préciser que la majorité d’entre eux avance que cette année les parents d’élèves n’ont pas passé assez de commandes.
M. Augustin Germanya, détaillant des fournitures scolaires au marché de ‘’Kitambo magasin’’ a affirmé que certains parents attendent l’effectivité de la rentrée pour venir se procurer les fournitures scolaires des enfants et il y a aussi l’exigence des écoles face à l’achat des fournitures à l’école. « Nous n’avons pas encore perdu espoir car, nous sommes encore à trois semaines de la rentrée scolaire. Donc, la vente sera active même à quelques jours de la reprise des cours ».
Pour certains ça toujours été ainsi même à une semaine avant ou après la rentrée, les ventes continuent, elles augmentent. C’est en ce moment qu’il d’arriver au marché à 6h pour ne fermer qu’aux environs de 19 voire 20 heures », a indiqué M. Germanya.
L’instabilité du taux de la monnaie sur le marché décrié à Kinshasa
Par ailleurs, les commerçants du grand marché communément appelé « Zando » et les parents ont décrié l’instabilité du taux de la monnaie qui se vit en RDC depuis quelques semaines. « La rentrée est déjà pour bientôt, mais on n’y croirait pas. Depuis que je suis arrivée, je n’ai même pas vendu un seul objet classique parce
que les clients ne viennent pas. Un paquet de cahier de 96 pages se vend à 5.000 Fc et celui de 200 pages revient à 8.000 Fc. Malgré cette situation de la monnaie, le prix des articles est quand même à un prix abordable ». Et d’ajouter : « J’ai un peu de chance avec la gratuité de l’enseignement de base.
Je suis épargné du paiement des frais scolaires, mais je me demande comment s’en sortent les parents ayant plus de 2 enfants en secondaire et qui sont dans la même situation que moi ? ».
Appel au gouvernement à jouer son rôle pour permettre aux parents à scolariser leurs progénitures
Pour sa part, Mme Laurette kanaka, vendeuse des tissus, ketchs et sacs à dos à kitambo magasin a remarqué une vente timide et médiocre par rapport à l’année passée. « La majorité des parents ont du mal à se procurer des fournitures scolaires pour leurs enfants faute d’argent, ce qui ne pas la tâche pour l’écroulement rapide de la marchandise », a-t-elle souligné. « Nous n›avons pas acheté tous les objets classiques et comptons ajouter petit à petit faute des moyens et demande au gouvernement de payer les parents à temps car la rentrée est proche et des donner des objets scolaire aux enfants pauvres car la rentrée est proche », a dit l’un des parents.
Signalons que la rentrée scolaire 2023-2024 est fixée le lundi 4 septembre 2023. Et pour ce faire, le ministre du ministère de l’enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), le professeur Tony Mwaba Kazadi a interdit la vente d’uniformes dans des écoles et l’organisation de tests d’admission pour les nouveaux venus. Des mesures qui peinent d’entrer en vigueur dans les chefs de certains responsables des établissements scolaires à quelques jours de la rentrée de classe. ACP/