Kinshasa, 08 août 2021 (ACP).- L’Association des femmes des médias (AFEM) et le Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO) ont dressé un tableau représentant une nette amélioration des cas d’insécurité des femmes accusées de sorcellerie dans plusieurs endroits de la province du Sud-Kivu.
Au cours d’un atelier stratégique d’évaluation qui s’est déroulé du 03 au 04 août 2021 à Bukavu, chef-lieu de cette province, différents acteurs ont salué l’évolution dans la lutte contre ces pratiques, car seulement une trentaine de cas ont été documenté par rapport à la cinquantaine présentée au mois de mars.
Voilà pourquoi la coordonnatrice de l’AFEM, Julienne Baseke a préféré renouveler l’engagement dans ce combat.
Toutefois, des situations des femmes lynchées par les habitants, ont été signalées dans plusieurs coins de la province du Sud-Kivu notamment à Walungu où, le député provincial David Mubalama a érigé un cabinet pour assister ces femmes victimes. Celui-ci préconise de s’attaquer aux causes et pas aux conséquences. «Il est temps de s’attaquer aux causes qui sont le phénomène «Mujakazi», des prophétesses qui chargent et font tuer des femmes, mais aussi à la lutte contre les boissons fortement alcoolisées. Ces deux phénomènes en sont la cause principale, car nous voyons de jeunes drogués lynchés facilement ces femme», a-t-il déploré, ajoutant que plusieurs autres parties prenantes ont pris des engagements pour lutter contre ces fléaux.
Pour Mme Solange Lwashiga du caucus des femmes : «Nous nous engageons totalement pour que les décisions prises dans cet atelier soient appliquées. Sans la femme, il n’y a aucune vie. Nous demandons aux gouvernants que les vies des femmes soient complètement protégées parce que les accusations qu’elles subissent abusent leurs vie».
Le gouvernement provincial a pris la décision de renforcer les mesures pour combattre cette insécurité.
Le ministre provincial de l’intérieur et sécurité du Sud-Kivu, Lwabanji Lwasingabo a, quant à lui, rassuré que le gouvernement provincial va continuer d’assurer et de jouer le rôle qui est le sien, dans le contrôle des maisons de prière illégales, des charlatans et tradipraticiens sur toute l’étendue de la province.
Une centaine d’autres organisations de la société civile, des médias et des groupes d’alerte précoce ainsi que les autorités locales ont par ailleurs adhéré à la lutte pour combattre ce phénomène.
Cet atelier intervient après celui du 01 au 02 mars organisé par l’AFEM et le CAFCO sous l’appui des partenaires internationaux «DIFD» et «Internews». ACP/CL/Fmb