Uvira, 1er octobre 2024 (ACP).- Les dangers liés aux avortements clandestins ont fait l’objet d’une sensibilisation mardi à Uvira au Sud-Kivu dans l’Est de la République démocratique du Congo, lors d’une campagne en marge de la journée mondiale du droit à l’avortement.
« Cette initiative vise à alerter la communauté sur les dangers des avortements clandestins, qui mettent en péril la vie des femmes et des jeunes filles », a déclaré le Dr. Claude Watokalusu, consultant à l’organisation « SOS femmes et enfants en catastrophe (SOS FEC) ».
« Des participantes ont été informées des risques associés à cette pratique, souvent motivée par des pressions sociales et familiales » a-t-il ajouté.
Ce médecin directeur de l’hôpital des Eglises méthodistes a, à cette occasion, partagé des témoignages sur les raisons qui poussent les femmes à recourir à l’avortement. Il s’agit, notamment de la peur des conséquences d’une grossesse non désirée, souvent pour les professionnelles du sexe qui craignent que cela nuise à leur activité ainsi que les adolescentes qui redoutent d’abandonner leurs études. Il y a aussi la stigmatisation sociale, la colère des parents et les complications liées à des relations avec des partenaires mariés.
Le docteur Watokalusu a indiqué que : « la violence sexuelle et les grossesses non désirées peuvent pousser les femmes à consulter des charlatans pour obtenir des avortements risqués », avant d’encourager les victimes de viol à se rendre au centre de santé pour recevoir des soins appropriés.
Il a également rappelé la nécessité du planning familial.
« SOS FEC s’engage depuis dix ans à sensibiliser la population sur l’importance des méthodes contraceptives. Grâce à son centre d’encadrement pour le bien-être social (CEBES), cette structure a réussi à augmenter les consultations mensuelles, passées de 20 à près de 150 », a indiqué Fabrice Bisimwa Chishibanji, infirmier chargé des consultations.
Pour marquer l’événement, une caravane motorisée a permis aux participantes de parcourir la commune de Kalundu afin d’attirer l’attention du public sur la lutte contre les avortements clandestins. Cette action vise à briser le tabou qui entoure l’avortement et à promouvoir un dialogue ouvert sur la santé reproductive, renseigne-t-on.
ACP/