Uvira, 13 sept. 2024 (ACP).- L’implication des hommes a été sollicitée, jeudi à Uvira dans le Sud-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), pour prévenir et lutter contre les Violences basées sur le genre (VBG), lors de la clôture d’un atelier de formation organisé par le Croix-Rouge.
« Dans notre exposé, nous avons parlé de l’implication de l’homme pour lutter contre les VBG, c’est ce que nous appelons la masculinité positive. Nous avons pris du temps pour analyser le pouvoir que dispose l’homme et comment il peut l’utiliser positivement pour lutter contre cette mauvaise pratique », a déclaré Célestin Pataule, coordinateur de l’Action sociale pour le bien être communautaire (Asobic).
Selon lui, il s’est avéré que la communauté a donné plus de responsabilité à l’homme. C’est à cause de cette situation que beaucoup de crises liées aux catastrophes naturelles et aux guerres surgissent et l’homme a perdu beaucoup de ses pouvoirs. Et cela crée en lui les sentiments de frustration et de stress.
« Cet homme-là, quand il n’a pas un cadre pour essayer de se déployer, il se déverse dans l’alcoolisme, dans la colère et violence au niveau de sa famille et de la communauté. Nous nous sommes demandés ce qu’il faut faire pour aider cet homme-là d’être un agent, un acteur qui va lutter pour ces mêmes violences. Mais aussi comment il peut devenir un ambassadeur pour appuyer son épouse à créer un climat paisible dans le foyer » a poursuivi M. Pataule.
Et d’ajouter « Nous avons essayé de voir comment cet homme peut aider les victimes des violences, les guider pour qu’ils puissent être prises en charge de manière holistique. Nous avons indiqué qu’il y a des structures appropriées où on peut orienter les victimes des VBG sur le plan médical, juridique et sur le plan d’accompagnement psychosocial avec l’accord des victimes », a-t-il fait savoir.
« Cet atelier était de grande importance, car on a évoqué des cas concrets des VBG tels que le vécu quotidien et les mesures de mitigation qu’il faut prendre pour essayer de lutter contre ce fléau », a-t-il dit.
Seth Buyonde, président urbain de la Croix-Rouge/Uvira, a salué les facilitateurs pour leur engagement et détermination, afin de partager leurs connaissances dans le renforcement des capacités des volontaires de la Croix-Rouge/RDC ainsi que différents intervenants dans le domaine des VBG dans la ville d’Uvira. « J’ose croire que la matière apprise ne restera pas lettre morte. Vous devenez directement les ambassadeurs et ambassadrices de la Croix-Rouge et d’autres partenaires au sein de notre communauté qui est détentrice des droits », a-t-il dit aux participants, avant de conclure : « Aujourd’hui, vous êtes devenus des experts et je pense que nous aurons de bons résultats. On vous a montré comment partager les informations en cas de système d’alerte précoce, afin que l’information nous parvienne à temps pour que nous puissions, à notre niveau, les partager avec les partenaires et trouver le service pour les personnes marginalisées ».
Cette activité, rappelle-t-on, s’inscrit dans le cadre du projet de Partenariat programmatique pilote (PPP) financé par la DG Echo avec l’appui technique de la Fédération internationale des sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC), exécuté en consortium par les Croix-Rouge française, luxembourgeoise et espagnole en appui à la société nationale. ACP/