Kinshasa, 13 octobre 2023(ACP).- Le gouvernement du Kenya a mis fin à l’accord de coopération qui le lit avec les médecins cubains, six ans après sa signature, a-t-on appris jeudi de source gouvernementale kenyanne.
« Six ans après avoir signé un accord pour accueillir des médecins cubains, Nairobi vient de mettre fin à cette coopération très impopulaire », a indiqué la source.
L’annonce a été faite par la ministre de la Santé, quelques semaines seulement après la grogne des professionnels du secteur médical. Si cette mesure est aussi impopulaire, c’est en partie à cause de la rémunération de ces 120 médecins cubains.
Le gouvernement kényan a versé à chacun d’entre eux 625 000 shillings, soit environ 4 000 euros. C’est plus du double du salaire des médecins kényans. Et les critiques ont fait valoir que cet argent aurait pu être utilisé pour améliorer les infrastructures médicales du Kenya et recruter plus de médecins locaux.
Dans le cadre de cet accord signé en 2017, 50 médecins kényans ont également été envoyés à Cuba pour suivre une formation.
Connu pour son système de santé gratuit et de haut niveau, Cuba possède la densité de docteurs la plus élevée du monde. Le pays, qui envoie des milliers de médecins à travers le monde, et en particulier en Afrique, a mis en place une diplomatie médicale qui est devenue l’une de ses principales sources de revenus.
Un tribunal autorise la culture et l’importation d’OGM au Kenya
Par ailleurs, un tribunal kényan a rejeté jeudi la plainte d’une association d’avocats, qui contestait la décision des autorités d’autoriser la culture et l’importation d’organismes génétiquement modifiés, pour faire face à la grave sécheresse qui sévit dans le pays.
Juste après son arrivée au pouvoir en octobre dernier, le gouvernement du président William Ruto avait donné le feu vert à l’importation et à la culture d’OGM, pourtant interdites depuis 2012.
Une décision contestée par l’association professionnelle d’avocats LSK, qui la qualifie d’inconstitutionnelle et susceptible de porter atteinte à la sécurité des récoltes.
Le juge du tribunal de l’environnement de Nairobi en a pourtant décidé autrement, statuant qu’aucune preuve ne démontrait un quelconque dommage à la nature ou à la santé humaine causés par la culture et l’importation d’OGM.
Mais au-delà des risques liés à la santé, les activistes et groupes de pression agricoles estiment que la levée de l’interdiction, ouvrirait le marché aux agriculteurs américains, qui on recours à des technologies de pointe et à une agriculture fortement subventionnée, menaçant ainsi les moyens de subsistance des petits exploitants.
L’agriculture est le secteur qui contribue le plus à l’économie kényane, générant plus de 21 % du produit intérieur brut (PIB) en 2022, selon les chiffres du gouvernement.
Le secteur emploie environ 12 % des 19 millions de travailleurs kenyans, derrière le secteur de l’éducation et l’industrie manufacturière.
ACP/