100.000 tonnes de maïs pour vaincre la faim au Kasaï

Mbuji-Mayi, 02 janvier 2023(ACP).- La « Base agricole de Nkuadi » aux environs de Mbuji-Mayi, Kasai oriental, visitée dimanche par le Président Félix Tshisekedi, constitue un modèle  de production agricole pour vaincre la faim dans le Kasaï et en République démocratique du Congo, selon une source de la Présidence.

« Selon les explications fournies, cette base agricole démarrée en avril 2022, a progressé sur plusieurs  axes, à savoir la mise sur pied d’un système semencier durable pour emblaver 5000 ha de maïs, 30 ha de soja et 2000 ha de manioc en 2023/2024, suivie de la production de masse(…)

Il est prévue une production  de 100.000 tonnes de maïs en 2023/2024, sur 25.000 tonnes ha, avec un rendement moyen de 4t/h »,

a affirmé la source, citant un des gestionnaires ayant servi de guide au Président  de la République, initiateur de ce projet.

« Sur place,  le Chef de l’Etat a visité la chaîne de  production et reçu des explications auprès des responsables des entreprises d’exécution de ce projet, notamment l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) et Bio Agro Business (BAB) », a précisé la même source.

Un des gestionnaires de la Base fournit des explications

« La Base agricole de Nkuadi, située à plus de 40 kilomètres de la ville de Mbuji-Mayi, constitue un exemple de production vivrière locale en mesure d’aider l’État congolais à vaincre le problème de la faim notamment dans l’espace Grand Kasaï », a expliqué ses gestionnaires.

Du côté du manioc, « près de 10.000 tonnes de tubercules seront récoltées sur le site (soit l’équivalent de 3.000 tonnes de farine de haute qualité panifiable qui sera un substitut à la farine de forment) », affirme-t-on.

Un autre axe, a poursuivi la source, porte sur les  activités post-récolte et ajout de la valeur, avec, deux usines de transformation du maïs et de manioc complétées  à 90%. Une nouvelle unité de séchage de maïs qui n’existait pas a été installée.

Il s’agit d’un nouveau concept d’économie bio-circulaire introduite, avec zéro perte au niveau de la transformation, dont plus de produits dérivés.

Une attitude du Président de la République pendant la visite

« D’autres innovations telles que l’introduction de soja qui n’existait pas pour l’alimentation humaine, animale et pour la fertilité des sols en 2022/2023 ; l’aquaculture en 2023, avec une production attendue de 1.000.000 alevins, 700 tonnes d’aliments pour poisson pour les tanks dans le site de Nkuadi  ainsi que l’élevage des poissons en cage dans le lac Munkamba, ont été introduites », ont fait savoir les tenanciers du site.

Une production projetée de 500 tonnes de poissons en 2023,  un gain économique et une réduction des importations de poissons à hauteur 3,5 millions de dollars américains l’an, sont autant d’objectifs fixés, ont-ils  conclu.

Ce projet de la « Base agricole de Nkuadi » a été initié par le Président de la République, lors de sa première visite à Mbuji-Mayi et dans l’Espace kasaïen, en décembre 2021, rappelle-t-on. Il vise la production de la farine du maïs et du manioc de haute qualité.

Situation  alimentaire préoccupante dans l’espace Kasaï

La situation alimentaire dans l’espace Kasaï demeure préoccupante. Alors que les provinces de cet espace sont encore confrontées aux conséquences négatives du conflit armé entre le pouvoir politique et la chefferie traditionnelle Kamwina Nsapu de mars 2017, elles se retrouvent toujours affectées par l’arrivée des Congolais expulsés continuellement de la République d’Angola.

 Il y a lieu de cité également des mouvements internes de populations par suite des affrontements occasionnés par des conflits fonciers et intercommunautaires entrainant la perte des actifs productifs et moyens de subsistance de la population, notent les observateurs.

 La prévalence de l’insécurité alimentaire dans les provinces de l’espace Kasaï oscille entre 60% et 89%, selon OCHA.

La population de cette zone a un accès limité à une nourriture adéquate. La majorité des territoires de l’espace Kasaï sont classés soit en phase IPC 3 ou 4 et cela concerne 6.1 millions de personnes – 40% de la population analysée.

Il s’y dégage donc un besoin d’apporter un appui à ces ménages pour les aider à reconstituer leurs moyens d’existence et par conséquent leur relèvement après avoir subi différents chocs.

Le rapport de la surveillance nutritionnelle, sécurité alimentaire et alerte précoce (2ème trimestre 2021) renseigne que 40% des zones de santé de l’espace Kasaï sont en alerte nutritionnelle : 95% d’enfants de 6 à 23 mois n’ont pas atteint le Minimum Alimentaire Acceptable.

Le taux de fluctuation des prix des denrées alimentaires a atteint 50% dans certaines zones. Pour satisfaire leur besoins alimentaires, certains ménages recourent aux stratégies de survie telle que la consommation des semences destinées à la prochaine saison agricole, a constaté la communauté des humanitaires. ACP/

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