Kinshasa, 21 Août 2024 (ACP).- La ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, a enregistré au cours de la semaine du 12 au 18 août 2024, 11 (onze) cas confirmés de Mpox (variole du singe), qui sont actuellement sous traitement et internés à l’hôpital général de référence (ex hôpital Mama Yemo), a-t-on appris mercredi de source sanitaire.
« La semaine passée, soit du 12 au 18 août 2024, Kinshasa a enregistré 11 cas positifs de Mpox qui sont internés à l’hôpital général de référence de Kinshasa. Depuis le début de l’année, cette ville a enregistré 103 cas suspects et 23 cas confirmés de Mpox testés positifs au laboratoire de l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) », a déclaré Dr Cris Kacita, chef de section des opérations du Programme National de Lutte contre le Mpox et les fièvres hémorragiques virales (PNLMPOX-FHV).
Selon ce médecin, la zone de santé de Limété, plus précisément l’aire de santé industrielle 2, est déclarée épicentre de l’épidémie de Mpox ou de variole du singe à Kinshasa. Elle est la zone de santé la plus touchée avec 11 cas.
Le Dr Kacita a fait savoir qu’il y’a pas de traitement traditionnel contre le Mpox.
Le Mpox ou la variole du singe est une maladie infectieuse causée par un virus transmis à l’homme par des animaux infectés qui peut aussi se transmettre d’homme à homme par contact physique étroit.
Le 14 août 2024, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré l’épidémie de Mpox qui sévit actuellement en Afrique, avec comme principal foyer la RDC, « une urgence de santé publique de portée internationale ».
Selon Africa CDC, l’agence sanitaire de l’Union africaine, plus de 18.000 cas de Mpox ont été enregistrés en Afrique depuis le début de 2024. Il s’agit de 3.101 cas confirmés, 15.636 suspects et 541 décès signalés dans 12 pays du continent. Plus de 90% de ces cas ont été recensés en RDC. Il est constaté que plus de cas ont été recensés depuis le début de l’année 2024 que durant toute l’année 2023 (14.838), selon l’Africa CDC.
Près de 5.000 cas notifiés à ce jour au Sud-Kivu
Par ailleurs, près de 5.000 cas de Mpox (variole du singe) ont été notifiés depuis le début de l’année 2024 dans la province du Sud-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a appris l’ACP mercredi de source sanitaire.
« 4.779 cas de Mpox dont 31 décès ont été notifiés depuis le début de l’année 2024 au Sud-Kivu », a indiqué le Dr Justin Bengehya, épidémiologiste et spécialiste en information sanitaire à la division provinciale de la santé du Sud-Kivu.
Il a fait remarquer que la zone de santé de Miti-Murhesa dans le nord de Bukavu, chef-lieu de la province, présente certaines particularités, notamment le fait que ce sont des enfants de moins de cinq ans qui sont les plus touchés et qui sont exposés à la contamination. De ce fait, il y a nécessité d’une assistance particulière à cette tranche d’âge, étant donné que les mamans comme gardes malades sont obligées d’être à coté de leurs enfants sans respecter les mesures barrières.
Selon la même source, 29 zones de santé sur les 34 que compte le Sud-Kivu sont en épidémie. Les premiers cas de la maladie avaient été signalés dans la zone de santé de Kamituga, en territoire de Mwenga, à l’ouest de Bukavu.
« Le premier cas de Mpox a été déclaré en septembre 2023, à la 39ème semaine de l’année dernière, a rappelé le Dr Léandre Mutimbwa, médecin chef de zone de santé de Kamituga.
Nécessité de doter les zones de santé des kits médicaux
La nécessité de doter les zones de santé des kits médicaux afin d’assurer la prise en charge des patients atteints de Mpox (variole du singe) a été recommandée mercredi, lors d’un entretien avec un éco-épidémiologiste, à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC).
« Il est important pour les autorités de la République démocratique du Congo de mettre à la disposition de différentes zones de santé des kits médicaux pour la prise en charge des patients atteints de Mpox afin de procéder à un bon suivi épidémiologique des cas et de leurs contacts », a déclaré le Dr Martin Chico Wantetila, médecin éco-épidémiologiste.
Selon lui, Les autorités doivent intensifier la sensibilisation aux symptômes de Mpox et ses modes de prévention dans la communauté pour freiner les contaminations et limiter la propagation.
« Il est nécessaire de vacciner la population ciblée le plus tôt possible, de renforcer les dispositifs de contrôle, d’identifier et de traiter les cas », a-t-il ajouté.
Pour éviter la propagation de Mpox, ce médecin a préconisé d’informer la population sur le mode de transmission, les risques et les symptômes de la variole du singe.
Au cours de l’entretien, le Dr Wantetila a énuméré les signes de cette variole, à savoir la fièvre, la douleur musculaire ou dorsale, des lésions cutanées élémentaires et des éruptions cutanées au niveau des visages, des mains, des pieds et des organes génitaux.
Ce spécialiste a également fait quelques recommandations pour éviter d’être contaminé par le virus de cette variole. Il s’agit notamment de ne pas utiliser la literie, les vêtements ou les serviettes des personnes malades et de laver fréquemment des mains à l’eau avec le savon ou avec un gel hydro alcoolique.
« En cas de diagnostic positif, suivez les instructions de votre médecin ou des personnels soignants du ministère de la Santé et appliquez les mesures de lutte anti-infectieuse, dont l’isolement, pour enrayer la transmission », a-t-il dit.
« Évitez tout contact avec des animaux sauvages malades ou trouvés morts. N’utilisez pas d’animaux morts à des fins médicinales ou pour accomplir des rites religieux ou culturels. Faites bien cuire tous les plats contenant de la viande avant de les consommer», a poursuivi ce médecin éco épidémiologiste.
S’agissant de la prévention de Mpox par voie sexuelle, cet éco épidémiologiste a indiqué qu’il faut privilégier les mesures d’hygiène élémentaires de santé publique.
« Il s’agit d’éviter les embrassements de bouche à bouche avec les personnes suspectes, d’éviter les rapports sexuels anaux ou vaginaux ainsi que bucco génital et cesser d’être en contact avec les gouttelettes de sécrétions respiratoires des personnes atteintes de cette maladie », a fait savoir le Dr Wantetila.
Abordant la prévention environnementale, cet éco épidémiologiste a exhorté la population à éviter les rassemblements ou les activités sociales qui peuvent exposer à des interactions sociales dont les établissements pénitentiaires et des camps de réfugiés.
Le Mpox est une zoonose (maladie transmise de l’animal à l’homme) qui a été déclarée le 14 août 2024 « Urgence de santé publique de portée internationale » par l’OMS au regard de sa propagation. Cette maladie a fait plus de 570 décès en RDC depuis le début de l’année, selon le ministère de la Santé.
Sud-Ubangi : le respect des gestes barrières recommandé pour stopper la propagation
Le respect strict des gestes barrières a été recommandé, mercredi, à la population du Sud-Ubangi, dans le Nord-ouest de la République démocratique du Congo pour stopper la propagation de l’épidémie de Mpox (variole du singe), a appris l’ACP de source officielle.
« J’appelle la population du Sud-Ubangi en général et de Gemena en particulier au respect strict des gestes barrières pour stopper l’avancée et la propagation de l’épidémie de Mpox dans notre province », a déclaré le Dr Michée Mobonga Lobo, gouverneur de cette province.
Pour le chef de l’exécutif provincial du Sud-Ubangi, « la population doit éviter la consommation de viande des animaux trouvés morts ou malades, la commercialisation des bêtes telles que les singes et autres tout en évitant toutes les formes d’automédication et la fréquentation des tradi-praticiens », a-t-il insisté.
Dans cette province, les enfants âgés de moins de 5 ans constituent la couche de la population la plus touchée par cette maladie dans 15 zones de santé sur les 16 que compte le Sud-Ubangi.
Cette entité du Nord-ouest de la RDC est la 4ème province la plus touchée, avec plus de 1.300 cas notifiés dont 33 décès depuis le début de l’année tandis que la zone de santé de Budjala est la plus touchée avec plus de 700 cas. ACP/