Kinshasa, 03 octobre 2021 (ACP).- Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a salué le courage de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) d’avoir dénoncé les faits commis par ses agents, et promis de se constituer partie civile, dans sa communication lors de la 22ème réunion du Conseil des ministres du Gouvernement qu’il a présidée vendredi, dernier en visioconférence.
Le Chef de l’Etat qui a exprimé son indignation sur ces abus sexuels commis entre 2018 et 2020, en pleine opération de lutte contre l’épidémie d’Ebola, qui sévissait dans le Nord-Kivu et l’Ituri, a condamné ces faits « ignobles ».
Le Président de la République a , également lancé un appel à une collaboration franche sur le plan judiciaire entre les instances nationales et les instances internationales qui seront chargées de faire toute la lumière sur cette affaire, avant de réitérer son appel à la vigilance de tous pour que des tels faits ne puissent plus se reproduire.
Suite à la publication d’un rapport d’une commission indépendante sur des abus sexuels et des viols commis par des membres de son personnel en RDC, entre 2018 et 2020, pendant l’opération de lutte contre l’épidémie d’Ebola, le patron de l’OMS, Tedros Ghebreyesus s’était dit horrifié.
« Ces comportements qui sont décrits dans ce rapport sont abjects et sont non seulement une trahison des gens qu’on prétend servir. Mais c’est aussi une trahison des membres de l’OMS qui se mettent en danger pour aider les autres. Y compris ceux qui ont été tués par des groupes armés alors qu’ils protégeaient les gens d’Ebola. C’est un jour sombre pour l’OMS », avait-il déclaré.
Le patron de l’OMS avait promis une réponse ferme et rapide contre ces derniers et contre les 21 auteurs présumés identifiés dans le rapport et qui travaillent ou travaillaient pour l’organisation.
« La réponse à Ebola dans le Nord Kivu et dans l’Ituri a été une vaste et complexe opération dans une région très peu sécurisée nécessitant un recrutement très important de personnel national et international. Mais rien de cela n’excuse pour des faits d’exploitation sexuelle et d’abus. Nous reconnaissons que nous aurions dû prendre des mesures plus stricte pour la sélection de nos candidats », avait concédé Tedros Ghebreyesus.
Les enquêteurs ont identifié au moins 75 victimes, principalement des femmes, souvent peu éduquées et issues de milieu pauvres. Leurs agresseurs leur avaient promis des emplois dans la riposte contre le virus Ebola en échange de faveurs sexuelles.
Le rapport évoque au moins neuf viols, 29 grossesses menées à terme et six victimes qui ont fait des fausses couches. Certaines ont dû avorter, parfois sous la pression de leurs agresseurs.
Le rapport dénonce aussi la culture d’impunité qui régnait chez certains membres de l’OMS et les manquements de certains responsables, au courant de ces abus, qui n’ont pas sonné l’alerte.
Après avoir reçu ce rapport, l’OMS dit avoir mis fin aux contrats de quatre personnes qu’elle employait encore. L’organisation va transmettre les allégations de viols aux autorités congolaises ainsi qu’aux pays d’origine des principaux suspects.
ACP/