Il y a exactement 62 ans, fut créée l’Agence congolaise de presse (ACP), par un décret de feu Premier ministre Lumumba du 12 août 1960, sur les cendres de l’Agence Belga. Au fil des temps, l’Agence a connu des hauts et des bas dans sa marche vers sa croissance, sous la direction de différents responsables qui se sont succédé à sa tête.
Vers les années 1970, l’ACP, devenue Agence Zaïre Presse (AZAP) à la faveur du changement de nom du pays, qui passe du Congo au Zaïre, est au sommet de sa gloire. Elle se situait au premier rang des agences d’informations en Afrique noire et rivalisait, sur le même pied d’égalité, avec les agences maghrébines, telle que la MAP du Royaume du Maroc. Elle avait des bureaux de représentation à Bruxelles, Pékin, Paris et Luanda. Elle couvrait tout le territoire national grâce à ses bureaux provinciaux reliés à la direction centrale.
Elle constituait une « banque d’informations » pour l’ensemble de la presse audiovisuelle et écrite du pays et avait signé des accords de coopération avec les principales Agences du monde et africaines (AFP, Reuter, MAP, etc.).
Mais au fil des années, notre Agence va connaitre des difficultés sérieuses de fonctionnement vers les années 1980, à cause de la mauvaise gestion. A la libération du pays en 1997, AZAP redevient à nouveau ACP. Elle peine à se révéler comme il se doit.
De Présidents délégués généraux aux Directeurs généraux, l’ACP a fonctionné tant bien que mal, remplissant toutefois sa mission d’être au service de la nation. Loin de disparaitre, comme le proposaient même certains politiciens, pour qu’elle devienne une direction d’information du ministère de tutelle, l’Agence congolaise de presse va commencer petit à petit à sortir du tunnel.
Le « triumvirat » salvateur
L’avènement à la tête de l’ACP du « Triumvirat » composé de Mme Nicole Dimbambu Buanga, du Pr. Lambert Kaboyi et de M. Gilbert Funga respectivement Président du Conseil d’administration, Directeur général et Directeur général adjoint, suscite bien de l’espoir pour l’Agence nationale qui, aujourd’hui, commence à se ressaisir, comme vers les années de sa gloire. Son ambition est de redresser l’ACP pour la placer sur l’orbite de grandes Agences africaines.
La tâche est certes difficile, mais elle n’est pas au-dessus de l’équipe dirigeante qui a déjà apporté des innovations au sein de cet établissement public, dont le Bulletin quotidien physique complètement innové suscite aujourd’hui l’admiration des lecteurs qui se bousculent pour s’en procurer. L’Agence, devenue à ce jour multimédia, compte notamment l’ACP/ TV, un site Web, en plus de sa présence sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Whatsapp et Instagam).
S’il y a une conviction qu’on peut garder de l’actuel triumvirat, c’est bien son engagement et sa volonté réelle de garder l’intérêt de l’ACP et de la faire progresser sur la voie de développement. C’est un gage qui rassure.
Mais il faut que l’Etat congolais intervienne, comme c’est le cas sous d’autres cieux, pour que l’Agence puisse avoir les moyens financiers nécessaires, susceptibles de lui permettre de se doter des équipements technologiques conséquents, pour rivaliser avec les autres Agences africaines.
A titre d’exemple, l’Agence angolaise de presse (ANGOP), dont la plupart de ses anciens journalistes de l’époque ont été formés par l’ACP, est bien équipée grâce à l’Etat angolais qui lui fournit des moyens nécessaires.
Pour bien amorcer son développement tant souhaité, l’ACP a besoin de l’aide du gouvernement pour la mise en oeuvre de sa politique d’investissement. Le Conseil d’administration et le Comité de gestion s’efforcent de mener des tâches essentielles pour que l’ACP ne soit pas condamné à vivre le perpétuel recommencement d’une histoire qui n’a pas toujours été tendre avec elle.
On peut donc conclure que l’ACP devrait sceller avec l’Etat propriétaire un pacte de confiance et de vérité pour que son action puisse rayonner au-delà des frontières de la RDC, et cela avec le concours du gouvernement.