Affaire Coup d’Etat étouffé : poursuite de l’audition des 51 présumés auteurs 

Kinshasa, 15 juillet 2024 (ACP).- L’instruction de l’affaire du coup d’Etat étouffé en République démocratique du Congo (RDC) s’est poursuivi lundi devant le Tribunal militaire de garnison de Gombe, siégeant en audience foraine à la prison militaire de Ndolo.

« On m’a dit qu’on a loué l’ensemble du bus pour 66 places. Au moment de l’embarquement, j’ai stationné le bus à l’arrêt de Trans Fina où on devrait prendre les passagers. Un moment donné, j’ai vu des gens monter dans le bus avec les paquets d’eaux. On a mis ça juste derrière mon siège », a déclaré le chauffeur Kamanda Kadima Franck, qui a conduit les assaillants de Matadi à l’hôtel Momo à Kinshasa où ils se sont rassemblés avant de lancer l’assaut.

Il a affirmé que son véhicule de marque Tata avait été loué à l’Agence Trans Paradis où il travaille sans que sa société, ni lui, ne sache l’objectif de ces assaillants. Au sujet de cette course, il a rapporté qu’il a été contacté par une agence voisine, dénommée Trans Fina.

« Après, j’ai vu deux valises et trois personnes. Et mon chef m’a dit voici ceux qui ont loué le bus. Il s’agissait notamment de Mr Youssouf et Mr Ruffin qui font partie des prévenus. Vu le retard, ces deux personnes se sont engagées par décharge auprès de l’agence de payer une pénalité équivalent à une autre course une fois à Kinshasa. C’est notamment Youssouf qui a signé cette décharge. On a quitté Matadi vers 8h avec 12 personnes à bord dont moi, le gérant et mon convoyeur. On m’a dit que ce sont les adeptes de l’église des noirs et que je devrais prendre les autres en route à Lukala, Kisantu et Mbuba », a-t-il rapporté.

La juridiction militaire a interrogé ensuite le prévenu Nkiele Mbwela Ruffin, présenté comme celui qui a financé les transports des assaillants depuis la province du Kongo Central jusqu’à Kinshasa.

Ce prévenu a soutenu qu’il avait été kidnappé et contraint de participer au coup d’État. Le ministère public, réagissant à ces déclarations, est revenu sur les différentes déclarations du prévenu lors de l’instruction pré juridictionnelle devant l’Officier de police judiciaire de l’Etat-major ainsi qu’à l’auditorat militaire. Relisant les procès-verbaux, l’organe de la loi affirme que ce prévenu avait fait les mêmes itinéraires que Marcel Malanga et d’autres prévenus américains et qu’il avait donné un prêt de 500 dollars à Youssouf Ezangi, un autre prévenu, qui a loué les bus ayant transporté les assaillants. Toujours selon le ministère public, le prévenu a donné de l’argent pour acheter de l’eau aux autres prévenus et qu’il était porteur d’armes et des tenues militaires lors de l’attaque.

Pour le compte de la famille de Kevin Tamba constituée partie civile, c’est l’ami de ce dernier qui est intervenu. Kalala Ilunga a raconté les déroulements du meurtre de son ami, dont la voiture avait été volée par les assaillants.

Les 51 prévenus sont poursuivis pour terrorisme, détention illégale d’armes de guerre, tentative d’assassinat, association des malfaiteurs, meurtres, financement du terrorisme. Des infractions punissables jusqu’à la peine de mort, laquelle pourrait être exécutée en vertu de la levée du moratoire intervenue le 13 mars 2024.

ACP/

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