Kinshasa, 9 février 2025 (ACP).- Le carnage de Goma, avec 3.000 morts en quatre jours, est l’électrochoc qui a fait bouger les lignes auprès des organisations tant régionales que mondiales, sur la page de l’histoire tragique de l’est de la République démocratique du Congo, depuis la semaine dernière.
Face à l’agression rwandaise dont le pays est victime depuis trois décennies, des condamnations et appels au « cessez-le-feu immédiat » en faveur de la ville-martyre de Goma dans l’Est de la RDC fusent de partout.
Du coup, tous sont engagés, certains à demi-mot, à pointer du doigt le Rwanda comme agresseur de la RDC.
Kigali doit avoir pris acte, la mort dans l’âme, de ce revirement historique constaté lors de la réunion des 47 pays membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève (Suisse) à la demande du gouvernement congolais appuyé par l’Union européenne, l’Allemagne, la Belgique et la France.
« Nous sommes impliqués tous et toutes, parce que le drame dans l’Est de la RDC se vit à travers les téléphones que nous utilisons », a déclaré à Genève Volker Türk, Haut-commissaire des droits de l’homme de l’ONU. Référence faite aux crimes perpétrés par le Rwanda dans la partie orientale de la RDC avec un objectif caché : la convoitise des minerais stratégiques.
A l’atterrissage de la rencontre de Genève, la RDC a obtenu des Nations unies la création d’un « mécanisme d’établissement des faits » sur la barbarie de l’armée régulière rwandaise sur le sol congolais, et celle d’une commission d’enquête en vue de futurs procès à la Cour pénale internationale (CPI).
Au Conseil de sécurité de l’ONU, la RDC a obtenu l’organisation de deux sessions en l’espace de quelques jours. Ce qui était refusé à Laurent-Désiré Kabila quelques années avant.
Même bataille également gagnée contre l’envahisseur non invité rwandais à l’issue du sommet conjoint ayant mis autour de la table la Communauté des États d’Afrique de l’est (EAC) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), samedi à Dar-es-Salaam en Tanzanie.
Dans leurs conclusions, les chefs d’État des deux organisations régionales ont formulé des recommandations « à effet immédiat », dont « la réouverture de l’aéroport de Goma », indispensable pour l’assistance humanitaire à la population meurtrie de cette partie du territoire national.
Appelée à parler du sommet conjoint de Dar-es-Salaam sur les antennes d’une radio mondiale, la porte-parole du Président de la RDC a ainsi réagi dimanche : « Nous ne perdons pas l’espoir, les lignes sont en train de bouger (…). Restons sur la ligne principale, le retrait des troupes rwandaises de la RDC ».
ACP/