Kinshasa, 16 janvier 2024 (ACP).- La migration des dépenses allouées à l’organisation des élections en République démocratique du Congo vers le budget-programme a été préconisée, mardi, lors de l’atelier de présentation du rapport final du contrôle citoyen sur l’utilisation des fonds mis à la disposition de la centrale électorale.
« Nous avons formulé ces différentes recommandations à toutes les parties prenantes et aux décideurs pour améliorer la transparence, l’équité et l’économie de la commande publique, parmi lesquelles la migration des dépenses de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) vers le budget-programme pour renforcer la gestion axée sur les résultats », a déclaré Valery Madianga, coordinateur du Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL).
« Au gouvernement d’instruire à la Céni l’application stricte du système intégré de gestion des marchés publics », a-t-il dit à l’issue des travaux de présentation du rapport final sur l’utilisation des fonds alloués au processus électoral ayant débouché aux scrutins du 20 décembre.
Pour Valery Madianga, ces recommandations ont été formulées en vue notamment de permettre une meilleure gestion des marchés publics effectués par la centrale électorale de la RDC.
Le CREFDL a, en outre, prôné l’ouverture d’enquêtes judiciaires sur la gestion des fonds alloués au processus électoral.
Il a, par ailleurs, déploré l’absence de contrôle parlementaire et de la Cour de compte sur la gestion des fonds publics alloués à la Céni.
Le Centre de recherche en finances publiques et développement local a, enfin, recommandé l’appropriation par la population dudit rapport, lui demandant d’exiger la redevabilité, crédibilité budgétaire ainsi que la transparence des marchés publics à la Céni.
Selon ce centre, « … de la gestion budgétaire, l’étude révèle une hausse de 25,1 % des dépenses de la Céni entre deux cycles électoraux (2018 et 2023), et des flux financiers mouvementés dans des banques commerciales en lieu et place de la Banque centrale du Congo, ainsi que le paiement des avantages indus au personnel politique de la centrale électorale ».
L’objectif poursuivi par le contrôle citoyen de l’utilisation des fonds mis à la disposition de la Céni est de promouvoir, d’après M. Madianga, la transparence et la sincérité dans la gestion des fonds alloués aux opérations électorales mais aussi l’obligation pour la centrale électorale de rendre compte de cette gestion.
Ce rapport a révélé l’impact de la dépense publique sur la crédibilité des opérations, ainsi que les forces et faiblesses de la dépense et des marchés publics effectués avec le budget des élections en RDC.
Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) compte organiser des plaidoiries auprès des toutes les parties prenantes pour un changement de mentalité dans la gestion des fonds du trésor public. ACP/Kayu