Kinshasa, 04 mars 2025 (ACP).- L’Inspection générale des Finances (IGF) a exhorté les mandataires publics à privilégier les instruments prévisionnels de gestion, afin de se conformer aux prescrits de la bonne gouvernance, lors d’une rencontre au Palais de la Nation, à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. « Il faut éviter que les dépenses non prévues soient effectuées sans base budgétaire », a conseillé Jules Alingete, Chef de service de l’IGF.
Pour le chef de service de l’IGF qui s’est exprimé à l’occasion de la présentation aux mandataires du programme d’actions de son institution pour l’exercice 2025, ces instruments à privilégier sont notamment le plan de trésorerie mensuel et le plan de décaissements hebdomadaires. L’IGF à travers son programme d’actions a prévu de veiller sur cinq (5) secteurs, notamment l’encadrement des recettes fiscales, l’encadrement des recettes douanières, particulièrement les exonérations. Pour ce qui est de l’encadrement des établissements et entreprises publics, l’IGF compte mettre sous contrôle à priori six dépenses, notamment les missions de service à l’extérieur du pays.
« En ce qui concerne la Chaine de la dépense, cette structure de la Présidence de la République s’emploie à encadrer la liquidation des dépenses prévues dans le budget voté par le Parlement et promulgué par le Chef de l’État. Alors que pour le secteur foncier, elle va se concentrer sur la lutte contre le blanchiment des capitaux, en veillant sur des paiements des acquisitions par voie bancaire, et la conformité de la valeur de l’immobilier vendu avec la réalité du marché », a déclaré Jules Alingete. Cette séance de travail organisée par la Présidence de la République, avec les Directeurs généraux des entreprises et établissements publics ainsi que leurs adjoints, a connu la présence du Directeur de cabinet du Chef de l’Etat ainsi que de son adjoint.
Exhortation à plus de professionnalisme et responsabilité

Vue de la salle lors de l’échange
Pour sa part, Anthony Nkinzo, Directeur de cabinet du Président de la République, a exhorté les mandataires des entreprises et établissements publics à plus de « professionnalisme et à plus de responsabilité », en lieu et place des tiraillements internes, principaux obstacles à la rentabilité de leurs structures respectives. « J’invite les Conseils d’administration et les directions des entreprises et établissements publics à la collaboration franche, parce que lorsqu’il y a des conflits, ils vont tous être sanctionnés », a déclaré M. Nkinzo. Pour le Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat, le but de cette rencontre a été de sensibiliser les parties prenantes à la nécessité de renforcer la mobilisation, la bonne gouvernance financière et d’assurer un meilleur suivi sur des politiques publiques en matière de gestion des finances publiques dans les provinces et entités territoriales décentralisées ainsi que dans les entreprises du portefeuille et des établissements publics.
Intervenant à son tour, André Wameso, Directeur de cabinet adjoint du Chef de l’Etat, a insisté sur le travail en équipe et l’engagement collectif à relever les défis de bonne gouvernance que doivent refléter les Conseils d’administration et les Comités de gestion des entreprises et établissements publics.
« Il faut travailler en équipe. Une personne qui crée des malaises entre les Conseils d’administration et les Comités de direction, qui se répercutent dans la presse, sera sévèrement sanctionnée. Tout comme les conflits entre directeurs généraux et leurs adjoints, qui sont les deux faces d’une même pièce », a-t-il dit.
Le Directeur de Cabinet adjoint du Chef de l’Etat a également insisté sur une franche collaboration entre ces mandataires publics et l’IGF, bras séculier du Chef de l’Etat dans le combat contre la corruption et le détournement des deniers publics. Dans son intervention, Patrick Ngulu, Secrétaire exécutif de l’Association nationale des entreprises et établissements publics de la RDC, a relevé l’apport de l’IGF dans ce combat contre la corruption et le détournement des deniers publics ainsi que le relèvement du niveau de ces structures. « Avec l’arrivée de l’IGF dans les entreprises et établissements publics, ces entités, considérées comme des +canards boiteux+, ont commencé à réaliser des performances », s’est-il réjoui.
Une gouvernance exemplaire des entreprises publiques
Dans son discours inaugural des états généraux du Portefeuille, le Président Tshisekedi avait expliqué sa vision de promouvoir une « gouvernance exemplaire » des entreprises publiques.
Après avoir peint un tableau sombre du climat de collaboration entre les dirigeants des entreprises publiques et l’improductivité de certaines d’entre elles, le Chef de l’Etat avait préconisé un système de « gouvernance exemplaire », qui devrait les aider à mieux remplir leur mission sociale.
« Il faut absolument installer une gouvernance exemplaire à la tête de chacune de ces entreprises. Je refuse de laisser les dysfonctionnements internes ou des conflits de leadership compromettre la mission de nos entreprises publiques. La gestion des entreprises du Portefeuille de l’État devra désormais être irréprochable; les dirigeants doivent incarner un leadership visionnaire, faire preuve d’un sens élevé de responsabilité, en assurant une transparence exemplaire, et atteindre des résultats concrets et mesurables », avait dit le Chef de l’Etat. ACP/