Bruxelles : les minéraux stratégiques au centre d’une table ronde diplomatique  

Bruxelles, 06 septembre 2024 (ACP).– Les minéraux stratégiques ont été au centre de la 3ème édition de la table ronde diplomatique, organisée par le groupe consultatif Brussels Africa Hub, vendredi à la Maison de la poste à Bruxelles, en Belgique, autour du thème « Type de collaboration entre l’Europe et l’Afrique sur la localisation de la chaîne de valeur des minéraux stratégiques et critiques en Afrique », a-t-on appris des organisateurs.

La rencontre a eu  pour objectif de « construire des passerelles entre les diplomates africains, les institutions de l’Union européenne et les entités du secteur privé sur la mise en œuvre du « Global Gateway Africa Europa Investment Package » qui vise à investir environ 150 milliards d’euros dans les infrastructures en Afrique à l’horizon 2027 (…) Elle visait également à « mettre en lumière les enjeux, les opportunités et les défis liés à l’investissement dans la chaîne de valeur des minéraux stratégiques et critiques avec un focus sur la République démocratique du Congo », selon la source.

Premier à intervenir à l’ouverture de la cérémonie, l’ambassadeur de la RDC au Benelux, Christian Ndongala,  a indiqué que la RDC regorgeait d’une cinquantaine de minéraux dont une dizaine seulement était exploitée.

« Le gouvernement et les acteurs privés de la RDC mettent tout en œuvre pour s’approprier, pleinement la vision minière africaine afin d’exploiter et valoriser durablement les gisements des minerais stratégiques du pays, relier l’exploitation minière aux autres secteurs de l’économie et créer des emplois ainsi que des richesses durables pour les Congolais mais également pour les autres Africains », a-t-il indiqué.

« La vision minière africaine» adoptée par les chefs d’État du continent lors du sommet de l’Union africaine en 2009 est considérée comme un point de départ important pour la position et le rôle de l’activité minière dans la transformation structurelle du développement de l’Afrique, a-t-il ajouté.

Il a aussi rappelé que l’accord entre l’UE et la RDC d’octobre 2023 sur les minerais stratégiques et critiques attire « l’attention des partenaires européens et d’autres qui souhaiteraient accéder à des stocks miniers à travers la planète, d’en valider la traçabilité avant acquisition ; traçabilité non pas à partir des entrepôts mais à la source, à savoir à partir des mines d’origine ».

Selon le diplomate congolais, le secteur minier représente plus de 90% des exportations. Il contribue à hauteur de 18% au PIB et à 11% dans la création d’emplois en RDC, a-t-il ajouté. Dans ce secteur, on retrouve notamment des entreprises chinoises, indiennes, kazakh et australiennes.

 Le Pr Ndongala a aussi rappelé l’accord de partenariat entre la RDC et la Zambie portant sur la production des batteries des véhicules électriques et les énergies renouvelables. Il a noté que l’industrialisation de la RDC sera un moteur de croissance pour l’Afrique.

Axes de collaboration entre l’Afrique et l’Europe

Dans les interventions des experts, on peut retenir que, pour son développement, l’Afrique a besoin de l’énergie et des infrastructures. Elle a aussi besoin de l’Europe comme l’Europe a besoin de l’Afrique.

Cette collaboration passe par trois axes, à savoir la contribution de la diaspora africaine, les investissements étrangers (européens) ainsi que  la formation locale des jeunes et la création d’emplois.

« Si les jeunes sont formés et trouvent des emplois sur place, ils ne prendront pas la pirogue pour aller en Europe au péril de leur vie », a déclaré un expert africain, avertissant que « si on n’investit pas dans la jeunesse, on condamne l’avenir ».

Parmi les participants, on a dénombré plusieurs Africains venus notamment de la RDC, de l’Afrique du Sud, de l’Egypte, de la Guinée, du Kenya, du Rwanda et du Tchad. Rendez-vous a été pris pour se retrouver à Kinshasa, du 13 au 14 novembre prochain dans le cadre du Forum « Makutano », qui traitera notamment des mines, des finances et de l’agro-industrie ainsi que du rôle de la RDC pour l’industrialisation de l’Afrique.

ACP/Cornélius

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