Kinshasa, 29 sept. 2021(ACP).- La directrice générale de l’Institut supérieur pédagogique de la Gombe (ISP/Gombe), le Pr Emilienne Akonga, a présidé, mercredi, dans la salle de la bibliothèque centrale de cet établissement, le 4ème café scientifique axé sur le thème « l’indépendance de la RDC, 61 ans après ». Le Pr Emilienne Akonga a salué l’apport des professeurs, des chefs de travaux, assistants et étudiants à cette activité scientifique organisée par la section Bibliothèque en collaboration avec le département des sciences historiques de l’ISP/Gombe, pour réfléchir sur l’indépendance du Congo sur lequel le premier 1er ministre , Patrice Emery Lumumba , a pu jouer un rôle important.
Le Pr Akonga a souligné la nécessité de voir les historiens et d’autres scientifiques poursuivre cet élan de réflexion pour apporter des réponses appropriées au problème du développement et destin de la RDC dont les ressources naturelles sont convoitées jusqu’a ce jour ainsi que pour réécrire l’histoire de la RDC par les Congolais eux-mêmes, comme avait recommandé Patrice Emery Lumumba.
Trois exposés ont été abordés autour de cette thématique précitée à savoir « l’étape de Kindu dans la biographie de Patrice Emery Lumumba », « le rapport de la commission sénatoriale belge sur l’assassinat de Lumumba, 20 ans après : qu’a fait le Congo, que fait le Congo et que font les congolais ? » et « le bilan colonial et assassinat de Lumumba : négation de toute multitude des pères de l’indépendance congolaise au Congo ».
Tour à tour, les deux chefs de sections adjointes à la section Bibliothèque de l’ISP/Gombe, Alphonsine Inkwayi et Mathilde Malebo, ont remercié le comité de gestion, les intervenants et les participants à cette activité.
Commission parlementaire sur l’assassinat de Lumumba
Les intervenants et les participants à ce quatrième café scientifique ont relevé la mise en œuvre, en RDC comme en Belgique, à l’époque, d’une commission parlementaire sur l’assassinat de Lumumba.
Ils ont également souligné la nécessité de rapatrier la richesse culturelle en RDC emportée par la Belgique, le renforcement, dans les écoles, de l’enseignement de la vraie histoire congolaise et d’accès dans la documentation et les archives congolaises, compléter et réécrire l’histoire du Congo.
Le chef de travaux, Stanley Ekombe Isenkangi qui a exposé sur « le rapport de la commission sénatoriale belge sur l’assassinat de Lumumba, 20 ans après : qu’a fait le Congo, que fait le Congo et que font les congolais ? », a indiqué que la commission sénatoriale d’enquête belge sur l’assassinat de Lumumba, est partie de la publication, en 1999 par le chercheur Ludo De Witte de son ouvrage paru en néerlandais et traduit en français en 2000 sous le titre de « cet assassinat de Lumumba ».
« Si les précédentes publications sur le sujet ont mis en évidence les responsabilités fort partagées des USA, de la Belgique et des pouvoirs en place à Léopoldville et à Elisabethville dans l’élimination politique , puis physique , l’ouvrage de De Witte se distingue en faisant des Belges les vrais responsables, à la fois directs et indirects de cet assassinat », a rappelé l’intervenant en précisant que ce sont bien des conseillers belges , des directives belges et finalement des mains belges qui ont tué Lumumba le 17 janvier 1961 .
Sur le plan politique, a poursuivi le chef de travaux Stanley Ekombe, la publication de cet ouvrage avait provoqué l’interpellation, le 8 décembre 1999, de Louis Michel, ministre des Affaires étrangères, devant la Commission des relations extérieures de la Chambre des représentants en Belgique lorsqu’il s’était dit favorable à « la constitution d’une commission d’enquête parlementaire qui devait confirmer les accusations portées contre les autorités belges ».
Le doctorant Ekombe a lancé un appel à la RDC de se saisir de ce rapport pour éliminer les zones d’ombre de cet assassinat et de rechercher le côté positif de l’histoire et de l’indépendance du Congo pour refaire le développement.
Les reliques de Lumumba
Dans son intervention sur « l’étape de Kindu dans la biographie de Patrice Emery Lumumba », l’historien Germain Mbeku, a recommandé d’intégrer les villes de Kindu et Kalima dans la province du Maniema, comme itinéraire que devront emprunter les reliques de Lumumba, au même titre que Kinshasa, Lubumbashi et Kisangani , lors du rapatriement de ces dernières qui avait été, annoncé en marge de la commémoration du 61ème anniversaire de l’indépendance du Congo.
Germain Mbeku a souligné que Patrice Emery Lumumba a passé une partie de sa vie professionnelle et scolaire dans ces villes, de 1943 à 1956.
ll a été complété par le secrétaire général académique de l’ISP/Gombe, le Pr François Kabemba qui a invité les Congolais à la prudence, à lire l’actualité et proposer un avenir radieux au Congo.
Le chef de travaux, Vincent Olela, qui a clôturé cette série de conférences-débats sur la thématique « Le bilan colonial et assassinat de Lumumba : négation de toute multitude des pères de l’indépendance congolaise au Congo », a indiqué que le sous développement du Congo est parti de l’assassinat de Lumumba et de l’absence du modèle.
Face à cette ambigüité du bilan colonial, il a suggéré d’aborder Lumumba notamment comme idéologie, l’unité et la transformation du Congo.
ACP/