Tervuren, 15 novembre 2024 (ACP).– L’intervention militaire aéroportée belge en novembre 1964 à Stanleyville (actuelle Kisangani), en République démocratique du Congo pour libérer plus de 2 300 (deux mille trois cents) Occidentaux, otages des rebelles Simba, a constitué le sujet essentiel d’une conférence, vendredi au Musée royal de Tervuren en Belgique.
Organisée par l’Union royale belgo-africaine (URBA) et l’asbl Mémoires du Congo sur le thème « la révolte des Simba, Stanleyville 64, la tragédie », cette « journée spéciale », qui a eu lieu 60 ans après les faits, a permis de suivre différents témoignages d’acteurs et des victimes directes ou collatérales, congolaises et belges, de ces tragiques événements qui ont ensanglanté la RDC dans les années 1960.
« Ce terrible 24 novembre, j’ai vu les Simba tirer sur les gens couchés par terre. Je me suis refugiée sous un corps », a raconté Brigitte Penef, 7 ans à l’époque, qui était avec ses parents et dont la famille était présente au Congo depuis 1929.
L’ancien général aviateur Karel Vervoort a, de son côté, expliqué le déroulement de l’opération aéroportée des para-commandos belges (Dragon rouge) avec le soutien logistique des États-Unis qui ont fourni notamment des avions C130 et C124, pour le transport des troupes et du matériel.
Du côté congolais, plusieurs intervenants ont relaté les massacres perpétrés par les rebelles mulélistes au Kwilu ou les assassinats ciblés dans le Maniema, à Yangambi ou à Isangi, dans l’ex-province Orientale. Selon ces témoignages, les gens aisés, accusés d’être proches des Blancs, étaient devenus des cibles. Les frustrés, les défavorisés, les élèves en perdition scolaire ont rejoint la rébellion. Il y a eu des règlements de comptes et des confiscations de biens.
Dernier intervenant, le grand chef coutumier Mbala de Kingangu, du territoire de Gungu au Kwilu dont la famille avait refusé de rejoindre la rébellion de Pierre Mulele, a estimé que les armes ne constituent pas un moyen adéquat pour régler les conflits. Il a proposé plutôt une « approche moins violente », qui privilégie l’établissement de canaux de communication.
ACP/C.L.