Kinshasa, 14 novembre 2024 (ACP).- La Première ministre de la République démocratique du Congo a vanté mercredi les services rendus par le patrimoine naturel de son pays à la 29ème Conférence annuelle des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 29) à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, a-t-on appris jeudi de la Primature.
« Le patrimoine naturel de mon pays, la RDC, rend d’importants services environnementaux et éco systémiques à toutes les échelles. Au niveau international, ce patrimoine contribue à stabiliser le climat. Au niveau régional, il contribue à réguler les ressources en eau au microclimat. Au niveau national, ce patrimoine sert de sources principales aux besoins alimentaires et sanitaires », a déclaré Judith Suminwa, Première ministre de la RDC, lors de la réunion des chefs d’Etat organisée par la Banque africaine de développement (BAD) en marge de la COP 29.
« J’ai bien noté qu’une valorisation adéquate du stock du capital naturel de nos États pourrait entraîner d’énormes retombées économiques et financières pour nos nations et pour nos populations. À titre d’exemple, une estimation générale des services de séquestration du carbone du bassin du Congo indique qu’il pourrait potentiellement générer une valeur d’environ 55 milliards USD par an pour notre région d’Afrique Centrale », a noté la cheffe du gouvernement congolais. Et d’ajouter : « Selon les estimations effectuées en 2018, la valeur de ce patrimoine serait estimée à environ 316, 1 milliards USD. Malheureusement, sa contribution au PIB reste encore extrêmement faible. Ainsi, œuvrer à la juste valorisation de ce patrimoine me semble très utile pour soutenir l’accélération urgente de notre pays ».
Judith Suminwa a appelé les présidents africains à un engagement commun afin de permettre des avancées concrètes et rapides pour l’Afrique, en général, et pour la RDC, en particulier. Selon la BAD, l’Afrique, avec ses vastes forêts séquestrant le carbone et ses ressources mûres pour la croissance verte, dispose d’un potentiel énorme pour favoriser l’accès à l’énergie propre pour des millions de personnes.
Pourtant, l’Afrique subsaharienne reçoit moins de 3 % du financement climatique mondial, ce qui entrave les efforts visant à faire progresser les plans nationaux d’adaptation et les contributions déterminées au niveau national dans le cadre de l’Accord de Paris. Dans ce cadre, la Première ministre de la RDC a revendiqué la valorisation adéquate du capital naturel de la RDC qui rend d’importants services environnementaux et éco systémiques.
Elle considère la rémunération à juste titre du capital naturel de la RDC comme un impératif à l’amélioration du bien-être des Congolais. Notons que le sommet de la COP 29 sert aussi de plateforme aux dirigeants africains pour présenter l’initiative « Mesurer la richesse verte de l’Afrique », qui vise à redéfinir les économies africaines.
Selon les estimations préliminaires de la BAD, l’ajustement pour la séquestration du carbone aurait pu, à lui seul, booster le PIB nominal de l’Afrique de 66,1 milliards de dollars en 2022, soit une augmentation de 2,2 %. La Première ministre Judith Suminwa a regagné Kinshasa jeudi 14 novembre dans la matinée en provenance de Bakou en Azerbaïdjan où elle a représenté le Président Tshisekedi à la 29ème Conférence annuelle des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 29).
ACP/