Kinshasa, 11 juillet 2021 (ACP).-Le cardinal Laurent Monsengwo Pansiya, archevêque métropolitain émérite de Kinshasa est décédé dimanche 11 juillet 2021 à Versailles en France, a annoncé la chancellerie de l’Archidiocèse de Kinshasa dans un communiqué.
Dans ce communiqué, signé par le secrétaire chancelier de l’Archevêque métropolitain de Kinshasa, Abbé Georges Njila J, le Cardinal Fridolin a invité tous les Congolais en général, et les chrétiens catholiques en particulier, à intensifier les prières pour le repos éternel du Cardinal Laurent Monsengwo auprès de Dieu qu’Il a aimé et servi.
Le Cardinal-Archevêque, qui a présenté ses condoléances chrétiennes à la famille biologique du Cardinal Laurent Monsengwo et à toutes les personnes éprouvées et leur a assuré tous de ses prières, a indiqué que les dispositions pratiques relatives aux funérailles seront communiquées incessamment.
Le cardinal Laurent Monsengwo Pansiya est décédé à 81 ans à Paris où il s’y était rendu dans la nuit du lundi à mardi 6 juillet dernier dans un avion médicalisé pour des soins appropriés au CHP-Europe Port Marly.
Il a été ordonné évêque du diocèse de Inongo en 1980 par le Pape Jean Paul II.
De 1997 à 2003, Mgr Monsengwo dirige le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique de Madagascar (Sceam). Il est aussi président de Pax Christi international en 2002, puis de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) en 2004. Il est transféré à Kinshasa comme archevêque en 2007 et créé cardinal par Benoît XVI en 2010. Il devient le troisième cardinal congolais après le cardinal Joseph Malula et le cardinal Frédéric Etsou Nzabi Bamungwabi.
À ce titre, il participe au conclave qui a abouti à l’élection du pape François en 2013. En avril de la même année, il fait partie du Conseil des neuf cardinaux chargés d’aider le pape dans le gouvernement de l’Église universelle notamment dans la réforme de la Curie romaine et la révision de la constitution apostolique Pastor Bonus.
Il a également en septembre 2014 été nommé par le pape François “Père synodal” pour la troisième assemblée générale extraordinaire du synode des évêques sur la famille se déroulant en qualité de membre du conseil ordinaire du synode des évêques.
En 2018, il a 79 ans quand le pape François accepte sa démission du siège épiscopal de Kinshasa. Il y est remplacé par Mgr Fridolin Ambongo lui-même créé cardinal en octobre 2019
Il est l’une des rares voix à dénoncer les violations des droits de l’homme sous le régime dictatorial de Mobutu Sese Seko.
Plusieurs fois, l’engagement du patriarche sous les régimes des anciens Présidents Mobutu Sese Seko, Laurent Désiré Kabila puis Joseph Kabila, l’a mis au-devant de la scène politique.
En 1991, il dirige la Conférence nationale souveraine (CNS) dont le but était d’organiser de larges consultations populaires face la crise que traversait alors le Zaïre. En 1992, cette instance qu’il continue de diriger devient le Haut conseil de la République (HCR), puis le Haut conseil de la République-Parlement de transition (HCR-PT). Mais il est contraint de démissionner en 1996, menacé de mort.
De 2007 à 2018, il est connu pour son engagement sociopolitique. En 2018, il a été élu parmi les personnalités les plus influentes du continent africain.
Premier Africain docteur en Écriture Sainte à l’Institut biblique pontifical de Rome
Connu pour son poids politique, le cardinal Monsengwo est d’abord un théologien bibliste. Il est même le premier Africain à avoir obtenu le doctorat en Écriture Sainte à l’Institut biblique pontifical de Rome.
Professeur de théologie à l’actuelle Université catholique du Congo et dans les séminaires, il a aussi été secrétaire général de la Conférence épiscopale du Zaïre (actuelle RD-Congo) entre 1976 à 1980 avant d’être nommé par le pape Jean-Paul II évêque auxiliaire d’Inongo (ouest) puis de Kisangani (Nord-est) en 1981 dont il devient archevêque en 1988. ACP/CL/Fmb