Examen d’Etat, ciment de l’intégrité territoriale en RDC (Pierre Matadi)

Kinshasa, 25 juin 2024 (ACP).- De tous les temps, l’organisation des épreuves certificatives sanctionnant différents cycles de l’enseignement primaire et secondaire en République démocratique du Congo(RDC), particulièrement l’examen d’Etat, ont toujours permis de jauger le degré du nationalisme congolais.

En période de paix, mais aussi de conflits communautaires et de guerres d’agression dont le pays est victime depuis les années 90, la République a toujours mis toutes les batteries en marche pour faire participer les élèves finalistes du secondaire à ce test national, toutes provinces confondues.

Au temps fort des rébellions de mouvances rwandaise et ougandaise, les armes se taisaient quand des malles d’items de l’Examen d’Etat étaient acheminés dans les territoires « occupés » du pays.

« Malgré la guerre nous imposée et des mouvements insurrectionnels, l’Examen d’Etat a toujours été organisé partout, du fait du sentiment d’appartenance à la RDC partagé par tous les élèves, de l’appel pressant des parents et des gestionnaires de l’Education nationale qui n’ont jamais fait rater les éditions successives », a expliqué auprès de l’ACP Boniface Beya, Inspecteur général adjoint du secteur.

Cas des provinces sous état de siège

Dans la province sous état de siège du Nord-Kivu, 62.595 candidats finalistes du secondaire ont bravé l’insécurité par participer à l’Examen d’Etat en cours.

Le gouverneur militaire, en collaboration avec les services techniques a pris des dispositions nécessaires pour faire passer ces épreuves dans de bonnes conditions sur toute l’étendue de la province, a-t-on fait savoir.

Par ailleurs, ces derniers ont bénéficié de la gratuité quant au versement des frais de participation, sur décision du Président de la République.

Pour ce faire, des précautions ont été prises pour délocaliser vers Goma certains centres d’examens des territoires de Rutshuru et Masisi, pour permettre la participation de tous.

« Au quartier Kyeshero un centre de Masisi a été délocalisé à Goma, pour abriter 327 élèves finalistes déplacés de Masisi et Rutshuru. Au total, 3.200 élèves finalistes déplacés de guerre y passent leurs épreuves », a dit un inspecteur membre du comité d’organisation approché par l’ACP.

Non loin de là, dans l’Ituri également sous état de siège, « avec un effectif de 15.801 inscrits, dont 8.227 filles, dans la province éducationnelle Ituri 1, les finalistes sont répartis dans 49 centres de l’Examen d’État disséminés dans les territoires d’Irumu, Djugu, Mambasa et la ville de Bunia, en plus d’un centre qui fonctionne hors-frontière à Kampala en Ouganda », selon Ferdinand Bosenda, Inspecteur principal provincial.

Ajouté à ces centres, l’espace Bandundu avec la passation sans couacs des épreuves dans le Mai-Ndombe (Kwamouth) et Kwilu, tout laisse entrevoir que l’Examen d’Etat mérite d’être qualifié de « ciment du nationalisme congolais », a déclaré un inspecteur.

Au mois de mai, 952.334 finalistes du secondaire avaient été enregistrés sur toute l’étendue de la RDC, pour les épreuves hors session l’examen d’Etat 2023-2024 , comprenant la dissertation, l’épreuve orale de français et la pratique professionnelle.
2.729 centres de passation d’examen avaient été ouverts , selon l’Inspection générale de l’Education nationale.
ACP/

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