Face à l’échec des politiques africaines, le fonctionnaire international Mayoyo préconise une démocratie d’inspiration africaine

Bruxelles, 25 octobre 2020 (ACP).- M. Mayoyo Bitumba Tipo-Tipo, écrivain et fonctionnaire international, a plaidé, samedi, en vue de l’instauration d’une démocratie purement d’inspiration africaine, face à l’échec à travers le continent des politiques menées depuis les indépendances.

Au cours d’une conférence de presse tenue au Press Club Brussels Europe à Bruxelles, M. Mayoyo a dressé un constat amer du système démocratique en Afrique, avant de poser la question de savoir pourquoi rien ne marche et ce qu’il convient de faire.

À ce propos, l’orateur, fonctionnaire des Nations Unies en matière de gouvernance dans les pays post-conflit, a estimé qu’il faut aujourd’hui renverser la donne et fonder la démocratie en Afrique sur ce qui rassemble les populations, à savoir la tribu.

Il explique qu’un parti peut se targuer d’obédience écolo, socialiste ou libérale sans que cela n’ajoute ou ne change quelque chose pour la population.

À son avis, « nous avons servilement singé le mode occidental, que nous avons échoué à juxtaposer sur nos réalités africaines ».

Aussi, croit-il, pour nous réconcilier envers nous-mêmes, serait-il opportun, en matière d’élections que les provinces, selon le schéma qu’il préconise, choisissent les candidats aux législatives, selon leur mérite, et non les partis politiques, qui n’ont rien à voir avec les cellules de base.

Au second échelon, les élus créeront un caucus par province, qui choisira en son sein un candidat présidentiable.

Comme second filtre, les différents candidats des caucus se réuniraient dans la capitale afin de dégager trois candidats qui devront finalement s’affronter à la présidentielle, à égalité avec les moyens égaux dégagés par l’État.

M. Mayoyo a fait remarquer que les présidentielles en Afrique n’ont jamais été justes, avec un candidat qui bat campagne avec les moyens de l’État, face à d’autres qui ne se contentent que de moyens de bord.

Aucun perdant aux élections

L’orateur a relevé que l’une des sources principales des conflits en Afrique vient de la copie servile du modèle occidental où il y a un vainqueur, qui gagne tout, et un vaincu, qui a tout perdu. Alors que le modèle africain doit être basé sur nos propres valeurs de solidarité.

Ainsi, dans la démocratie d’inspiration africaine, les 2eme et 3ème de la présidentielle acquéraient les postes de présidents respectifs du Sénat et de l’Assemblée.

Le fonctionnaire international congolais a rappelé plusieurs appels qui avaient déjà été lancés dans le sens de nous approprier un modèle politique endogène, sans succès mais avec des conséquences qui ne sont plus à démontrer.

A ce sujet, il cite l’explorateur Henry Morton Stanley pour qui, non seulement « sans chemin de fer le Congo ne vaut pas un penny », mais aussi qui estime que « pour développer ce pays, il faut tenir compte des particularités de chaque peuple ».

François Mitterrand, pour sa part, avait suggéré à ses homologues africains, en juin 1990 à la Baule : « À vous de déterminer en peuples libres et souverains les contours de votre système politique ».

À la question de savoir comment mettre en route un système aussi révolutionnaire qu’audacieux, le conférencier a répondu qu’il a largement puisé les bases de cette démocratie d’inspiration africaine dans son ouvrage « L’ajustement politique africain », publié en 1999, et que l’idée fait son chemin. « J’ai déjà reçu des demandes  de consultance en la matière aussi bien de dirigeants africains que congolais », ce qui est un signe encourageant, conclut l’auteur. ACP/CL/Fmb

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