Kinshasa, 04 aout 2024 (ACP).- Des millions de personnes ont assisté, vendredi à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, à l’hommage national aux victimes du génocide dans l’Est, avec en toile de fonds la dénonciation des violences actuelles dans l’Est de la République démocratique du Congo.
La Première ministre Judith Suminwa, une dizaine de ministres nationaux et des habitants, dont les survivants, se sont rassemblés au centre-ville pour une cérémonie ponctuée des discours et des témoignages bouleversants.
« Je lance un appel pour la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC au regard de graves violations du droit humanitaire et des droits de l’homme (…) la réparation ne suffit pas. Il faut, en plus, mettre effectivement en place les autres mécanismes de justice transitionnelle, tels que prônés par le Président de la République, notamment les poursuites judiciaires et les garanties de non répétition », a insisté la Cheffe du Gouvernement.
« Cette deuxième commémoration se tient pendant que nous faisons face, particulièrement au Nord-Kivu, à une agression de l’armée rwandaise et ses supplétifs terroristes du M23 », a-t-elle martelé.
À la Mairie de Kisangani, lieu choisi pour la cérémonie officielle du Genocost, la Première ministre a rencontré d’autres victimes qui ont raconté à l’assistance les récits de différents drames qu’ils ont connus à la suite de l’agression rwando-ougandaise.
« Je n’avais que 9 ans, élève en 3ème année primaire à l’époque, lorsque les armées ougandaise et rwandaise se sont affrontées à Kisangani et c’est le tout premier jour que la bombe avait saccagé notre maison et j’avais perdu mes deux jambes », a déclaré Théthé Soli, une femme rescapée de la « guerre de 6 jours ».
Au-delà de Kisangani, les activités commémoratives du Genocost se sont déroulées simultanément dans plusieurs autres parties du pays.
À Goma, au Nord-Kivu, le ministre des Mines, Kizito Kapinga, a assisté vendredi au cimetière du Genocost de Kibati-Nyiragongo, à l’enterrement de sept dernières victimes des bombardements de la coalition M23/AFC-RDF. Ces bombardements aveugles remontent à la matinée du lundi 15 juillet 2024.
À Kisangani, la parole a été donnée aux victimes de la « guerre de 6 jours » qui a opposé, en 1998, les armées ougandaise et rwandaise. ACP/NGAPI/KINZALA