Goma: bastonnade publique, la sanction imposée aux absents du meeting du M23

Kinshasa, 06 février 2025 (ACP).-Les communes de Goma(Nord-Kivu), ville de l’Est de la République démocratique du Congo, dont la population vit au quotidien des brimades de l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23, s’est réveillée jeudi sous menace de torture et brimades pour un rassemblement « populaire » imposé au stade de la ville, selon des témoignages livrés le même jour au téléphone à l’ACP.

« Nos rues ont été envahies tôt le matin par les criminels du M23, poussant des cris d’intimidation et brandissant des menaces d’emprisonnement pour quiconque ne répondrait pas au meeting de Naanga », a indiqué d’une voix tremblante Mme Safi (Fausse identité pour des raisons de sécurité), habitante de la municipalité de Karisimbi.

La population qui ne s’est pas encore remise du carnage qui endeuille Goma, a vécu une fois de plus des cauchemars rappelant, selon un cadre de l’administration locale contacté par l’ACP, « la méthode utilisée par l’armée rwandaise lors de sa tragique attaque de Goma aux côtés de l’AFDL en 1996 ».

« Sous menace, des coups de fouet au ventre ont été promis à tout contrevenant et, la peur au ventre, hommes, femmes et jeunes ont pris dès l’aube, malgré eux, la direction du stade de l’unité », a- t-il ajouté.

D’aucuns soutiennent que ce meeting forcé des criminels RDF/M23 a été digne d’un spectacle théâtral monté de toutes pièces dans les officines de leur maître de Kigali en guise de démonstration de force.

« C’était une assistance forcée au meeting de l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), sous l’œil des sanguinaires terroristes qui n’ont pas encore fini d’évacuer des cadavres enfouis dans les quartiers du chef-lieu du Nord-Kivu », a fait remarquer une fois de plus le cadre joint au téléphone par l’ACP.

Il s’agit-là d’une bande de hors-la-loi en quête d’une adhésion population difficile à acquérir après tant d’exactions, a fait savoir un analyste.

Les dernières statistiques macabres de l’ONU ont fait état à ce jour de 3.000 morts tués à Goma par des militaires des Forces spéciales du Rwanda qui ont envahi, la nuit du 26 au 27 janvier, le territoire congolais, foulant au pied des conventions internationales. ACP/JF

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