Kinshasa, 21 février 2024 (ACP).- La situation sécuritaire au Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, avec un bilan d’au moins 150 civils tués depuis la reprise des hostilités a été soumise mardi au Conseil de sécurité de l’ONU par la Représentante spéciale du Secrétaire général, selon la source onusienne.
«Le nombre d’atteintes aux droits humains commises par le M23 continue d’augmenter, avec au moins 150 civils tués depuis la reprise des hostilités en novembre 2023, dont 77 en janvier 2024 », a déclaré Bintou Keita
La Cheffe de la Mission onusienne en RDC(Monusco) a ajouté que « les hostilités se sont considérablement intensifiées depuis l’expiration du cessez-le-feu le 28 décembre dernier ».
Elle a expliqué, par ailleurs, que le M23 continue de « contraindre les déplacés à retourner dans les villages des zones sous son contrôle » et rapporté des cas de «recrutement et l’utilisation d’enfants comme soldats » dans les territoires (occupés) de Masisi et de Rutshuru.
« Plus de 400.000 personnes ont désormais trouvé refuge dans la ville (Goma), dont 65 000 au cours des deux dernières semaines, provoquant une augmentation spectaculaire des cas de choléra, en raison du manque d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement adéquat », a déploré en outre Bintou Keita.
Les Représentants des pays occidentaux pour la « neutralisation » du M23
Pour leur part, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont proposé le même jour au Conseil de sécurité des Nations Unies l’inscription de six dirigeants du groupe terroriste M23 soutenu par le Rwanda, sur la liste des sanctions en RDC
La France a appelé à la « neutralisation » du mouvement terroriste M23 soutenu par le Rwanda.
« Un seuil a été franchi avec le déploiement et l’utilisation en territoire congolais de systèmes antiaériens qui ne correspondent pas aux capacités d’un simple groupe armé », a déclaré le représentant français au conseil de sécurité de l’ONU.
De son côté, la Russie, à travers sa représentante, s’est dite préoccupée par la détérioration de la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo, notamment depuis « la reprise de l’offensive du groupe «illégal» M23 soutenu par le Rwanda ».
La Fédération de Russie a également « appelé à la réouverture des routes d’approvisionnement de la ville de Goma et exigé des groupes armés illégaux qu’ils déposent les armes et prennent part sans conditions préalables aux programmes de désarmement, démobilisation et réintégration ».
Le Royaume-Uni s’est dit profondément préoccupé par l’aggravation de la violence dans l’est et « a condamné dans les termes les plus vigoureux » l’avancée continue du groupe terroriste M23 soutenu par le Rwanda, « qui fait l’objet de sanctions par l’ONU ».
Il a appelé « les acteurs extérieurs à mettre fin à leur soutien aux groupes armés violents en RDC, notamment le M23, encourageant toutes les parties à user de leur influence sur ces groupes pour atténuer les tensions et parvenir à une cessation des hostilités ».
Le diplomate britannique a indiqué l’importance du dialogue diplomatique, notamment dans le cadre du processus de Nairobi et de la feuille de route de Luanda.
Il a enfin jugéessentiel que « les parties s’engagent et prennent des mesures pour atténuer les tensions et respecter la souveraineté de la RDC ». ACP/