Kinshasa, 17 avril 2025 (ACP).- Le Président du Togo et médiateur désigné par l’Union africaine (UA) dans le conflit sécuritaire de l’Est de la République démocratique du Congo ( RDC), a consulté en tête-à-tête Félix Tshisekedi, mercredi, à Kinshasa, après un échange similaire à Luanda, d’après la Présidence congolaise.
« Arrivé ce mercredi en début de soirée à Kinshasa, après une escale à Luanda, en Angola, le Président Faure Gnassingbé a échangé, à la Cité de l’UA, avec le Président Félix Tshisekedi sur les contours du processus aligné de Luanda-Nairobi », a-t-on fait savoir. « À l’issue de cette rencontre de près de deux heures, le Président togolais n’a pas fait de déclaration à la presse, mais l’on croit savoir que cette visite éclair à Luanda et Kinshasa s’inscrit dans le cadre de la reprise du dossier de médiation par le médiateur désigné », a précisé la source.
Le nouveau médiateur du conflit RDC-Rwanda prend les commandes au moment où la situation sécuritaire dans l’est congolais se détériore davantage. Des tueries ont été perpétrées le dernier weekend dans la ville-martyre de Goma (Nord-Kivu), où des sources officielles ont déploré depuis janvier plus de 8.000 morts et dénoncé des pillages des ressources congolaises au quotidien.

ministre de l’Intérieur Jacquemain Shabani (à d.) à son arrivée
Les occupants rwandais et leurs assujettis du M23-AFC l’ont, sans gêne, dénoncé dans un communiqué considéré par l’armée congolaise comme une fuite en avant pour « camoufler leurs crimes quotidiens » sur le sol congolais et « manipuler l’opinion ». C’est depuis samedi que l’UA a officiellement désigné le Chef d’État togolais pour prendre la relève de son homologue angolais João Lourenço, ancien médiateur dans le processus de Luanda et actuellement à la tête de la présidence rotative de l’UA. Le choix porté par l’organisation panafricaine sur Faure Gnassingbé se justifie notamment, selon l’analyse des médias internationaux, par le fait qu’il est une personnalité consensuelle,
« son pays n’appartenant ni à la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), ni à la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), ni à la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), ni enfin à la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL) ». ACP/