Kinshasa, 20 octobre 2023 (ACP).-Le Sénat a recommandé, jeudi, au gouvernement d’améliorer les conditions humanitaires « précaires » des déplacés victimes de la guerre du M23, au cours d’une plénière présidée par son président.
« Il faut agir en extrême urgence et sans attendre pour doter tous les déplacés en bâches pendant cette période pluvieuse, renforcer leurs installations hygiéniques car ils sont aujourd’hui affectés en masse par les maladies d’origine hydrique dont celle liée au problème respiratoire. Il faut également approvisionner en toute urgence le centre de santé de Kanyaruchinia en médicaments mais aussi appuyer d’autres structures sanitaires autour des camps des déplacés pour autant que la seule structure sanitaire précitée ne parvient pas à satisfaire les besoins en soins médicaux des concernés », a recommandé le sénateur Célestin Vunabandi Kanyamihigo, auteur de la question orale avec débat adressé au ministre des Affaires sociales et humanitaires, Modeste Mutinga Mutuishayi, sur la problématique de l’aide aux déplacés du RDF/M23.
Le sénateur a déploré le fait que c’est depuis plus de six mois que ces déplacés n’ont reçu aucune assistance du gouvernement.
« Les interventions régulières du gouvernement doivent porter notamment sur l’approvisionnement en nourriture, en soins médicaux qui doivent faire partie des obligations du gouvernement vis-à-vis des déplacés. Ces besoins essentiels ne peuvent pas être laissés aux seuls Ongs humanitaires », a martelé Vunabandi qui s’est dit non satisfait des réponses du ministre des Affaires sociales et humanitaires à qui la question orale a été adressée.
Il a par ailleurs invité le ministre Mutinga à sortir de la logique des interventions ponctuelles aux déplacés et de mettre en place un chronogramme d’intervention régulières en faveur des ceux-ci.
Dans sa conclusion, Vunabandi a condamné le gouvernement et particulièrement le Premier ministre ainsi que les ministres du Budget et des Finances dont la manière de gérer les questions humanitaires, a-t-il laissé entendre, est faite en toute négligence.
Il a enfin proposé à la chambre haute qu’une résolution soit adoptée pour enjoindre au gouvernement central d’agir en toute urgence pour sauver les populations déplacées, aujourd’hui en détresse.
« Il va de soi que le gouvernement pensent également aux déplacés qui sont dans les familles d‘accueil et qui n’ont jamais rien reçu du gouvernement », a révélé l’auteur de la question orale avant de renchérir : « à quoi servirait de libérer un territoire où on a laissé mourir toute la population ».
« La meilleure assistance c‘est de créer les conditions de retour des déplacés dans leurs milliers d’origine et cela passe par l’éradication de la cause de ce malheur à savoir, la neutralisation des terroristes du M23 », a-t-il suggéré.
Réagissant à la suite de cette série de recommandations, la plénière a adopté l’initiation d’adresser une résolution au chef du gouvernement.
« Le contenu de cette résolution sera discuté dans une commission. Je demande à l’auteur de la question orale d’inclure les recommandations et d’enrichir le projet à déposer au bureau du sénat dans le meilleur délai », a déclaré pour sa part le speaker de la chambre haute du Parlement, Modeste Bahati.
Auparavant, le ministre Mutinga qui est revenu 24 heures après répondre à sa question, comme l’exige le règlement intérieur du Sénat, a attribué quelques ratés de certaines de ses actions humanitaires à l’insuffisance des moyens d’action lui alloués au niveau du ministère des Finances. ACP/