Kinshasa, 7 décembre 2023(ACP).- Un film documentaire sur l’attaque de 13 villages dans les territoires de Walikale et Masisi, au Nord-Kivu (est de la République démocratique du Congo) a été projeté mercredi à Kinshasa par la Haute cour militaire du pays et l’auditorat général des Forces armées de la RDC (FARDC).
« Il s’agit du résumé d’un procès tenu à Goma, dans le Nord-Kivu entre le 27 novembre 2018 et le 23 novembre, qui a abouti à la condamnation de Sheka, de son vrai nom Ntabo Ntaberi, chef du groupe armé « Nduma defense of Congo « , dirigeant d’une coalition des groupes armés qui, entre le 30 juillet et le 2 avril 2010, a attaqué 13 villages dans les territoires de Walikale et Masisi, dans le Nord-kivu, en République démocratique du Congo », a déclaré le général Mutombo Katalayi, premier président de la Haute cour militaire. Et d’ajouter : « Très rapidement après les attaques, des dizaines de cas de violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire y compris des crimes de guerre incluant des violences sexuelles ont été signalés ».
Le général Mutombo Katalayi a précisé que « Sheka », seigneur de guerre, a été jugé devant la cour opérationnelle de Goma, avant de dire qu’il a été condamné à la prison à perpétuité à Ndolo, à Kinshasa. Selon lui, il s’agit de matérialiser le partenariat entre la mission de l’Onu pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) et la cour d’ordre militaire.
Résultat d’un effort combiné
Le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU en RDC, coordonnateur humanitaire, Bruno Lemarquis a mis en exergue les efforts des Nations Unies et le gouvernement congolais dans le respect de l’État de droit et des droits de l’homme et leur rôle dans la sécurisation des populations.
« Les Nations Unies encouragent les autorités congolaises à traduire en justice les auteurs des crimes graves, de ceux qui sèment la désolation et paralysent la consolidation de la paix. A quelques jours du désengagement de la Monusco, notamment au Nord-Kivu, désengagement responsable et ordonné, il serait important que la justice poursuive ses activités. Il faut prévoir une justice foraine pour envoyer des signaux aux groupes armés qui pullulent à l’est de la RDC », a-t-il dit.
Ce film documentaire a été diffusé en présence d’une large audience constituée des représentants de la Haute cour militaire de la RDC, de l’auditorat général des FARDC, du gouvernement, des avocats et des journalistes. Une session d’échanges en présence d’un panel d’avocat et juges a eu lieu.
Cette projection a été placée sous le thème : « En RD Congo traduire un criminel de guerre devant la justice ». ACP/